Cet article date de plus de treize ans.

Le mystérieux parcours d’un gastronome suisse

Depuis deux mois, la police espagnole mais aussi Interpol s’étaient mobilisés pour retrouver ses traces. Pascal Henry, coursier de profession, mais surtout grand amateur de bonnes tables, s’était promis, l’espace de 68 jours, de dîner dans les 68 meilleurs restaurants du monde. Le 12 juin dernier, alors qu’il se trouve dans le célèbre restaurant catalan El Bulli, il disparaît curieusement en faussant compagnie à ses hôtes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Mystérieux parcours que celui de ce Suisse de 46 ans. Coursier à Genève, il avait su attirer la sympathie et l’admiration de grands chefs cuisiniers pour ses connaissances culinaires. A tel point que lorsqu’il lance le pari de dîner dans les 68 plus grands restaurants du monde en 68 jours, Paul Bocuse accepte de parrainer son projet. Il demande à ses confrères de bien l’accueillir mais aussi d'écrire le menu servi à son protégé sur un carnet qu’il lui a délivré.

_ Le 12 juin dernier, Pascal Henry entame en Catalogne la 40ème étape de son parcours et dîne chez El Bulli, restaurant trois étoiles au guide Michelin. C’est alors qu’il disparaît. "Il a fini de dîner puis il a dit qu'il sortait un moment pour chercher une carte de visite et il n'est pas revenu", indique l’un des responsables du restaurant. Le gastronome Genevois laisse sur la table du restaurant le carnet offert par Paul Bocuse, un chapeau et un porte-feuille en plastique.

Pendant près de deux mois, malgré les recherches entreprises, plus aucune nouvelle du personnage. Interpol émet un avis de recherche. La presse espagnole échafaude des hypothèses : malaise lié à la nourriture du restaurant, mauvaise rencontre, accident... Paul Bocuse lance un appel à témoin dans "La Tribune de Genève". Et puis le 7 août dernier, l’enquête est suspendue, Pascal Henry vient d’être aperçu par des caméras vidéo surveillance à Genève alors qu’il retire de l’argent. Tout ça pour ça ?

Aujourd’hui rien ne peut être reproché à Pascal Henry, il s’est toujours acquitté des additions des 40 "trois macarons" dans lesquels il s’est attablé. A ceux qui pouvaient s’interroger sur l’aspect budgétaire de son projet, le coursier expliquait avoir économisé pendant deux ans pour réaliser le rêve de sa vie.
On apprend aujourd’hui que Pascal Henry, orphelin, avait déjà disparu il y a vingt ans. Ses parents adoptifs ne savaient pas qu’il s’était marié puis s’était séparé de son épouse.
Ces derniers éléments traduisent-ils une certaine instabilité chez cet individu, qui pourrait expliquer l'aspect rocambolesque de ces dernières semaines ?

Alexis Piaton, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.