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Le Mur de Berlin ne s'est pas ouvert où l'on croit

Contrairement à l'idée généralement répandue, la première brêche dans le Mur de Berlin a été ouverte dans le sud de la ville et non au poste-frontière de la Bornholmer Strasse, le soir du 9 novembre 1989. Vingt ans plus tard, deux acteurs de cet événement l'ont raconté à la télévision allemande ZDF.
Article rédigé par franceinfo
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Dans les livres d'histoire, c'est le poste-frontière de la Bornholmer Strasse (nord de Berlin) qui a toujours été présenté comme le premier à s'être ouvert vers l'Ouest en cette soirée du 9 novembre 1989. Mais deux personnes viennent de faire bégayer l'histoire. Dans un documentaire diffusé par la chaîne ZDF et intitulé "La plus belle bévue de l'Histoire", ces témoins racontent que c'est les premiers Berlinois de l'Est a franchir la frontière sont passés par le poste-frontière de la Waltersdorfer Chaussee.

Il y a presque 20 ans, le 9 novembre en fin de journée, le commandant de ce poste-frontière, Heinz Schäfer est à son domicile et entend à la radio que la frontière est ouverte. Le porte-parole du comité central du SED (parti communiste dirigeant) Günter Schabowski vient en effet d'annoncer, par erreur, que les Est-Allemands pouvaient passer le Mur.

Heinz Schäfer raconte qu'il s'est alors précipité à son poste-frontière, a confisqué toutes les munitions de ses soldats et leur a ordonné de laisser passer les citoyens. "Entre 20h30 et 21h, ils ont traversé ici, c'était ouvert", explique-t-il dans le documentaire. Au moment où le passage de la Bornholmer Strasse a été ouvert, vers 22h30, "des centaines de personnes étaient déjà passées de l'autre côté à notre poste-frontière", assure-t-il.

Une information confirmée dans le même film par Andreas Gross, un des premiers à avoir franchi le poste de la Waltersdorfer Chaussee avec son beau-frère. Vers 20h30, "nous nous sommes approchés du poste-frontière, d'abord hésitants et nous avons dit poliment que nous avions entendu qu'il était possible de voyager sans aucun problème en République fédérale", se souvient-il. "Et là, le garde-frontière nous répond: 'oui ce serait bien possible' et je lui dis 'bon, alors nous voulons le faire maintenant'".

Comme Andreas, plusieurs dizaines de milliers de Berlinois de l'Est franchiront cette nuit-là pour la première fois le Mur de la honte par les différents checkpoints de la ville. Et pour eux, le point de passage est sans doute beaucoup moins important que le sentiment de liberté qui prévalait cette nuit là.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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