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Le Monténégro fin prêt pour entrer dans l'UE

Les Monténégrins ont renouvelé, le 14 octobre 2012, leur Parlement et désigné par là même ceux qui vont mener les négociations d'adhésion du pays à l'Union européenne, entamées le 29 juin 2012. C'est la coalition de centre gauche formée autour du Parti démocratique des socialistes (DPS) de Milo Djukanovic qui en aura la charge.
Article rédigé par Jean Serjanian
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Milo Djukanovic, Premier ministre monténégrin reçoit de Stefan Füle, Commissaire à l'élargissement de l'UE, le statut de pays candidat à l’UE, le 10 novembre 2010 à Podgorica (AFP PHOTO / Savo Prelevic)

Chef de fil du DPS, aux affaires depuis 23 ans, et dirigeant historique du pays dont il a aussi été le président, M. Djukanovic a réussi son pari d’obtenir, au bénéfice de ces élections législatives anticipées, un «mandat complet de quatre ans» pour mieux poursuivre les négociations d'adhésion. Petit pays de 650.000 habitants, qui a proclamé son indépendance en 2006, le Monténégro a obtenu le statut officiel de pays candidat à l'UE en décembre 2010.

Malgré la crise, l'union poursuit sa politique d'élargissement tout en reconnaissant que la plupart des pays candidats doivent encore faire des progrès. A Bruxelles, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a fait référence à une région où «tous les pays n’ont qu’un espoir : appartenir un jour à l’UE et à la famille européenne».

Sur les six ex-Républiques yougoslaves, la Slovénie est membre du bloc européen depuis 2004 et la Croatie (deuxième des six ex-républiques yougoslaves à rejoindre l'UE) deviendra le 28e membre de l'Union en juillet 2013. Outre le Monténégro, la Bosnie, la Macédoine et la Serbie sont actuellement à des étapes diverses sur le chemin du rapprochement avec l'UE. Cette dernière vient tout juste d’entrer dans la ronde en obtenant le statut de candidat officiel en mars 2012.

Carte du Monténégro (AFP)


Ex-république de la Fédération yougoslave
Devenu communiste en 1945, sous la férule de Tito le Monténégro sera l'une des six républiques de la Fédération yougoslave jusqu'à la désintégration de cette dernière en 1991-1992.
 
En avril 1992, le Monténégro et la Serbie forment la République fédérale de Yougoslavie (RFY). En février 2003, l'Etat Serbie-Monténégro succède à la RFY. Le 21 mai 2006, lors d'un référendum historique, 55,5% des électeurs monténégrins votent en faveur de la séparation d'avec la Serbie. L'indépendance est proclamée le 3 juin 2006.

Le Monténégro (13.812 km²) est limitrophe de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Kosovo et l'Albanie. Il est bordé à l'ouest par la mer Adriatique et dispose de près de 300 km de côtes.
72% des Monténégrins sont des chrétiens orthodoxes, alors que 16% sont de confession musulmane, en majorité des Bosniens et des Albanais.

Négociations d'adhésion à l'UE
Dans son rapport annuel 2012, la Commission européenne demande au Monténégro qui «a déjà beaucoup progressé», selon le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, de garantir l'indépendance de la justice et de s'atteler à la lutte contre le crime organisé et la corruption. Mais, poursuit le rapport, Podgorica a continuellement avancé dans la mise en œuvre de réformes clés, en particulier sur le plan économique.

Le FMI incite surtout le Monténégro à stabiliser les comptes fiscaux et à réduire la dette publique. Il l’encourage à mener parallèlement des réformes structurelles pour accroître sa compétitivité et améliorer la flexibilité du marché du travail.

Le rapprochement avec l’UE devrait permettre, à terme, de rapprocher des standards européens la législation économique et sociale. Le Monténégro a utilisé l’euro dès 1999, sans accord avec la BCE ou l’Union européenne, avant même d’engager des démarches visant à régulariser cette situation en s’inspirant de ce qui a été fait pour les micro-Etats enclavés dans l’UE (Monaco, Saint-Marin, Vatican, Andorre). Cette politique s’est avérée très efficace et a permis de stabiliser les prix, mais les taux d’intérêt demeurent plus élevés que dans la zone euro.

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