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Le gouvernement espagnol a annoncé mercredi une forte réduction de ses dépenses publiques

Le Premier ministre, Jose Luis Rodriguez Zapatero, prévoit notamment de réduire de 5% les salaires dans la fonction publique en 2010, de les geler en 2011 et de baisser de 6 milliards d'euros les investissements publics.Ces mesures visent à prouver aux marchés que le pays peut maîtriser son déficit budgétaire mais suscitent la colère des syndicats.
Article rédigé par France2.fr
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Jose Luis Zapatero , le chef du gouvernement espagnol. (France 2)

Le Premier ministre, Jose Luis Rodriguez Zapatero, prévoit notamment de réduire de 5% les salaires dans la fonction publique en 2010, de les geler en 2011 et de baisser de 6 milliards d'euros les investissements publics.

Ces mesures visent à prouver aux marchés que le pays peut maîtriser son déficit budgétaire mais suscitent la colère des syndicats.

Le Premier ministre, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a indiqué que Madrid entendait économiser ainsi 15 milliards d'euros cette année et l'an prochain.

"Nous devons faire un effort particulier, exceptionnel et extraordinaire pour réduire notre déficit public et nous devons le faire maintenant que notre économie commence à se redresser", a déclaré au Parlement le chef du gouvernement.

La présentation de ce plan permet de soutenir les marchés financiers en Europe et de réduire le coût de la protection contre un défaut de l'Espagne sur sa dette.

La Bourse de Madrid, elle, gagnait plus de 1% dans l'après-midi.

Les mesures annoncées mercredi devraient permettre de ramener le déficit budgétaire espagnol à 9,3% du produit intérieur brut (PIB) cette année, et à 6% en 2011, contre 11,2% en 2009. Ce déficit devrait ensuite être ramené à 3% du PIB d'ici 2013.

L'Espagne, 4e économie de la zone euro, dont elle est devenue un maillon faible, a dû céder dimanche à la pression des pays de la zone euro qui ont approuvé un plan massif de 750 milliards pour défendre la monnaie unique.

"Après la réunion de l'UE de ce week-end, il est très clair que l'Espagne et le Portugal, et en particulier l'Espagne, doivent en faire davantage en matière de réduction des déficits", notait mercredi un économiste selon qui "les réductions ont lieu là où ça fait mal", surtout sur les salaires des fonctionnaires.

Les syndicats déplorent le virage antisocial de Zapatero
Les syndicats, déjà mécontents du relèvement de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, ont vivement réagi. "Ces mesures confirment que le gouvernement veut mettre en place un plan d'austérité sévère. C'est la fin de la ligne de conduite tenue jusqu'à maintenant par le Premier ministre et cela va entraîner un changement dans ses relations avec les syndicats", a prévenu Candido Mendez, chef de file de l'UGT, la deuxième confédération syndicale espagnole.

Le gouvernement adoptera ces mesures vendredi, a ajouté Jose Luis Rodriguez Zapatero.

Les régions seront aussi mises à contribution : il leur sera demandé d'économiser 1,2 milliard d'euros sur leurs budgets.

La pression s'est accrue sur le gouvernement espagnol durant la semaine après le coup de téléphone de Barack Obama mardi soir exhortant Jose Luis Rodriguez Zapatero à une attitude "résolue" dans ses efforts pour mettre en oeuvre ses réformes économiques.

La France salue des mesures "tout à fait courageuses"
"Nous nous félicitons des mesures annoncées par M. Zapatero, ce sont des mesures tout à fait courageuses", a affirmé l'entourage de la ministre Christine Lagarde.

Ces mesures "montrent la détermination de l'Espagne à améliorer rapidement la situation de ses finances publiques" et prouvent que Madrid "tient son engagement" de réduction rapide de ses déficits, a ajouté le ministère.

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