Le gouvernement allemand édulcore un rapport sur la pauvreté dans le pays
Ce sont des passages entiers,
critiques sur le creusement des inégalités, qui ont été caviardés explique le Süddeustche
Zeitung qui s'est procuré les deux versions du texte, l'initiale et l'expurgée.
Dès l'introduction de ce rapport quadriennal sur la richesse et la
pauvreté dans le pays élaboré par le ministère du Travail, une phrase a été
enlevée.
Ainsi, dans la dernière version l'affirmation "le
patrimoine privé en Allemagne est très inégalement réparti" a disparu. De même,
certaines précisions ont été rayées comme par exemple le fait "qu'en Allemagne en 2010,
près de quatre millions de personnes travaillaient pour un salaire horaire brut
de moins de sept euros".
Autre différence, de
taille, des conclusions ont été modifiées. Ainsi le rapport initial dénonçait
la baisse des salaires réels ces dix dernières années pour les personnes à
faible revenu. Dans la nouvelle version, le rapport perçoit ce déclin
"comme le signe d'améliorations structurelles" du marché du travail. Cette
baisse des salaires aurait permis le retour à l'emploi des chômeurs.
Une attitude "minable" pour la gauche
Selon le quotidien
allemand, le ministre libéral (FDP) de l'Économie, Philipp Rösler, aurait fait
savoir que la première version de ce rapport du ministère du Travail – contrôlé
par Ursula von der Leyen, ne cadrait pas avec l'opinion du gouvernement.
L'opposition de gauche s'est empressée de dénoncer ces
modifications. La chef de die Linke, l'équivalent du Parti de gauche, Katja
Kipping a ainsi jugé ces changements "minables" relate le Süddeutsch
Zeitung.
Un processus "normal" dit le gouvernement
Le gouvernement s'est défendu d'avoir édulcoré le
rapport. Interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse, le
porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert, a estimé que la
réécriture de parties d'un rapport était un processus "tout à fait normal" .
Pour le moment aucune date de publication de ce texte de plus de 500 pages n'a
été donnée. Il doit encore être approuvé en conseil des ministres.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.