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Le Fonds de soutien de la zone euro à son tour dégradé par Standard and Poor's

L'agence de notation a dégradé le FESF d'un cran, de AAA à AA+, mais n'exclut pas de relever à nouveau la note, si des garanties supplémentaires sont accordées. Berlin a déjà refusé de payer plus, mais la Banque centrale européenne le réclame.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Vent de panique au sein de la zone euro. Il a fallu que l'agence de notation Standard and Poor's dégrade la note du FESF, le Fonds de soutien de la zone euro, pour que tout le monde s'affole.

La note est donc passée de AAA à AA+, un cran en-dessous. C'est la conséquence, selon Standard and Poor's, de l'abaissement de la note de l'endettement de la France et de l'Autriche, qui faisaient partie des six Etats de la zone euro notés AAA.

Mais SP se montre plutôt optimiste pour l'avenir : la note pourra remonter "si nous constatons que les obligations à long terme du FESF sont pleinement soutenues par les garanties des Etats membres bénéficiant d'un triple A" . En clair, il faudrait que les Etats soit augmentent leurs garanties financières, soit décident de réduire la capacité de prêts du dispositif.

Impossible, a déjà fait savoir l'Allemagne. Premier pays contributeur du Fonds, Berlin refuse de remettre au pot. La capacité de prêt de l'actuel Fonds est de 250 milliards d'euros environ, sur une enveloppe initiale de 440 milliards - un montant insuffisant s'il faut venir en aide à un pays comme l'Italie.

Paris est sur la même ligne. Il n'est "pas besoin d'agir sur le FESF" , a martelé François Baroin, le ministre de l'Economie. "Le FESF conserve intacte sa capacité de prêt, avec des moyens suffisants
et garantis pour remplir l'ensemble de ses engagements présents et à venir."

Et pourtant, il faudra bien remettre de l'argent, dit de son côté Mario Draghi. Le président de la Banque centrale européenne estime ce soir que sans triple A le FESF devra être renfloué. Devant le Parlement européen, il a expliqué : "Il faut des contributions supplémentaires des pays encore notés AAA" pour que le FESF conserve "la même capacité" ou puisse prêter "au même taux" .


Jean-Paul Pollin, professeur d'économie à Orléans et membre du Cercle des économistes,commente la dégradation de la note du FESF

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