Il avait un sacré coup de crayon, le sens des couleurs et de la satire. 130 croquis à l’encre et à l’aquarelle nous sont parvenus de son séjour sur les fronts belge et français entre 1917 et 1918. Mais de lui, on ne sait presque rien. Ses initiales, JM, gardent leur mystère. Tout juste est-il admis qu’il servait dans l’armée britannique, au régiment royal de cavalerie et d’artillerie de campagne.
(Diaporama publié une première fois en novembre 2014)
Personne à l’université canadienne de Victoria ne sait vraiment comment les deux carnets de dessins signés «JM» sont arrivés à la bibliothèque de l’établissement, il y a une cinquantaine d’années. Pour le professeur Marcus Milwright du département Histoire de l’art, le centenaire de la Première Guerre mondiale devenait l’occasion de montrer au monde l’œuvre originale de cet artiste.
Souvent en première ligne, vraisemblablement avec le grade d'officier vu l'étendue des sujets qu'il aborde, JM saisit au plus près les combats, les explosions, les blessures, les amputations, la dure vie dans les tranchées mais aussi la peine et les souffrances des civils, le lourd tribut payé par les chevaux, précieux auxiliaires des militaires ; il pointe également avec ironie la suffisance et les postures ridicules de membres de l’état-major avec un talent certain pour la caricature.
JM a survécu à la guerre (certains dessins sont datés de 1920) et a dédicacé ses carnets à sa fille : «A ma fille Adèle, ces croquis ne sont pas des œuvres artistiques et elles ne prétendent pas être considérées comme telles. S'il y a un quelconque intérêt à leur en reconnaître un, ça n'est pas uniquement parce qu'ils ont été réalisés en France et en Belgique, mais la plupart sur le front. Les incidents horribles que j'ai omis en tant que tels sont mieux exécutés par les véritables artistes mandatés pour cela.» Maigres mais précieux indices dont se contentent pour le moment les historiens.
Lecteurs, si vous pensez pouvoir apporter votre contribution, aussi infime soit-elle, à cette enquête digne de Sherlock Holmes, libre à vous d'écrire au professeur Marcus Milwright qui a déjà reçu des dizaines de suggestions «enthousiastes» mais peu probantes jusqu'à présent.
Avec ce diaporama d'une vingtaine d'illustrations, Géopolis complète la collection de documents sur 14-18 qui vous a été présentée tout au long de l'année 2014, centenaire du début de la Grande Guerre.
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