Le Conseil de l'Europe décide de lancer une campagne pour lutter contre les violences sexuelles sur les enfants
"En Europe, un enfant sur cinq est victime d'abus sexuel", a dénoncé Maud De Boer Buquicchio, secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe, lors de la présentation à Rome de la campagne, intitulée " UN sur CINQ".
Elle a également appelé à l'amélioration de la coopération internationale dans la poursuite des criminels.
"Tous les jours, des enfants sont victimes d'abus, souvent commis par des gens auxquels ils font confiance: parents, professeurs ou figures d'autorité", a expliqué Mme De Boer Buquicchio.
Le cardinal Renato Martino, ancien représentant du Vatican auprès des Nations unies, intervenant lors du lancement de la campagne, a fait part du "fort encouragement de Benoît XVI pour le travail contre la violence sexuelle à l'égard des enfants ".
Alors que l'Eglise catholique est confrontée à la grave crise des scandales de pédophilie par des religieux, Mgr Martino a mis en avant "la souffrance, la clarté, la rigueur et la fermeté" avec lesquelles le pape avait "affronté la réalité des crimes sexuels envers les enfants".
La campagne vise à enseigner aux enfants âgés de 4 à 7 ans leurs droits de fixer des limites et de dénoncer les abus ; elle fait l'objet d'une série de spots télévisés, d'un livre pour enfants, d'affiches et d'un site internet ( http://www.onnetouchepasici.org).
Dans le spot, un dessin animé, on voit un enfant laisser une grande main lui caresser la tête et le chatouiller, mais il réagit avec colère lorsque la main essaye de le toucher sous ses sous-vêtements. L'objectif est d'enseigner aux enfants la règle: "On ne touche pas ici".
Le Conseil de l'Europe a également préparé des kits de documents pour les parents et les écoles sur les moyens de prévenir les abus sexuels en sélectionnant attentivement les enseignants et en pratiquant une tolérance zéro.
Maud De Boer Buquicchio a souhaité que cette campagne "inspire les pays à travers le monde pour s'attaquer au phénomène mondial des abus d'enfants " et "fasse en sorte que les frontières internationales ne soient pas un obstacle aux poursuites judicaires contre les criminels".
"Nous ne voulons pas stigmatiser l'Eglise catholique en particulier, mais c'est vrai que les enfants se trouvant dans des institutions hors du circuit normal sont particulièrement vulnérables", a déclaré à l'AFP Maud De Boer Buquicchio.
Le cardinal Martino a affirmé qu'"il serait contradictoire et idéologique de ne considérer que les institutions qui ont choisi la voie de la transparence" et a souhaité "la synergie et la collaboration la plus large possible entre toutes les forces" engagées dans la lutte contre les violences sexuelles.
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