Le chef du gouvernement italien est en difficulté après plusieurs défections au sein de son parti.
Son entourage reconnaît que le Cavaliere est dans une posture délicate. Un proche conseiller du président du Conseil évoque même une démission imminente, ce que dément Berlusconi.
"Que Berlusconi soit sur le point de céder la place c'est désormais une chose claire, c'est une question d'heures voire de minutes", a affirmé Giuliano Ferrara, directeur du journal Il Foglio, considéré comme un conseiller écouté de M. Berlusconi. Une hypothèse plausible pour les marchés financiers : la bourse a grimpé de près de 3% sur ces spéculations tandis que les taux obligataires commençaient à se détendre.
Lundi, des membres influents du parti du Peuple de la Liberté (PDL), le parti de Berlusconi ont reconnu des « difficultés » après plusieurs défections, qui rendent incertaine la majorité numérique du gouvernement lors de votes cruciaux attendus dans les jours à venir. Selon les journaux italiens, la coalition au pouvoir n'a plus la majorité absolue (316 sièges) à la Chambre Le chef de fils des députés PDL, Fabrizio Cicchitto, refuse toutefois d"évoquer un quelconque « désespoir politique ».
"J'ai parlé il y a peu au président du Conseil et il a m'a dit que les rumeurs sur sa démission étaient infondées", a déclaré plus tard dans un communiqué Fabrizio Cicchitto. L'agence italienne de presse Ansa rapporte elle aussi que Berlusconi a démenti vouloir démissionner. Le président du conseil lui-même écrit sur sa page Facebook que "les rumeurs sur ma démission sont dénuées de tout fondement".
Selon Fabrizio Cicchitto, M. Berlusconi et le PDL ont l'intention juste après un vote prévu mardi à la Chambre des députés de "reprendre l'initiative politique dans diverses directions", dans une allusion à un possible élargissement de la coalition PDL-Ligue du nord à des centristes. Un autre membre influent du PDL, le ministre Renato Brunetta, a reconnu "quelques problèmes du gouvernement avec les sièges" qu'il contrôle au parlement. Et le puissant ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, membre de la Ligue du nord, a lui aussi dit avoir reçu des informations selon lesquelles, "il semblerait que le gouvernement n'ait plus la majorité" absolue.
L'Italie est dans la ligne de mire des spéculateurs depuis l'été car les marchés doutent de la capacité du gouvernement Berlusconi de mettre en œuvre deux plans d'austérité adoptés en juillet et septembre et une série de réformes économiques promises à l'Union européenne fin octobre. M. Berlusconi est resté inhabituellement à Rome ce week-end et a consacré son temps à appeler un par un les récalcitrants pour les raisonner. Lundi, il est toutefois parti pour passer la journée à Arcore, près de Milan.
Le gouvernement devra affronter d'autres scrutins-test avec le vote au Sénat autour du 15 novembre d'un ensemble de mesures budgétaires et de réformes promises fin octobre à l'Union européenne, puis d'ici la fin du mois à la Chambre des députés.
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