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Lasagnes au cheval : tous les acteurs se renvoient la faute

Findus annonce ce dimanche le dépôt d'une plainte contre la société française Comigel et ses fournisseurs pour fraude et non-respect de dispositions contractuelles. Comigel explique avoir été "bernée". De leur côté, les professionnels roumains de l'alimentaire pointent la responsabilité de l'importateur hexagonal.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ne pas apparaître comme le bouc-émissaire mais comme la
victime dans cette affaire. Voilà la ligne de défense défendue par chaque acteur impliqué dans le circuit complexe de cette viande de cheval retrouvée dans des plats préparés en Grande-Bretagne : le groupe Findus, son fournisseur Comigel, le sous-traitant de ce dernier et les professionnels roumains de l'industrie alimentaire. 

Voir notre infographie Le parcours européen de la viande de cheval

Findus Nordic porte plainte pour fraude

Après les déclarations du directeur général de Findus France
samedi sur France Info
, c'est désormais la maison-mère qui passe à l'attaque.
Le Suédois Findus Nordic annonce ce dimanche qu'il va poursuivre Comigel, le fournisseur
français de la viande de cheval retrouvée dans plusieurs plats préparés. Une
plainte devrait être déposée dans les heures qui viennent pour fraude et
non-respect des dispositions contractuelles.

"Un tel comportement de la part d'un fournisseur est
inacceptable. Dans le contrat il est écrit que la viande des lasagnes est de la
viande de bouf originaire d'Allemagne, d'Autriche ou de France
", s'insurge
Jari Latvanen. Le PDG de Findus Nordic précise qu'il a demandé à tous ses
fournisseurs des certificats sur les aliments utilisés. "Nous
avons révélé le scandale et, en retour, Findus est tenu responsable
",
résume-t-il.

Comigel dit avoit été "bernée"

"Nous avons été victimes et on voit bien aujourd'hui que le problème n'est ni chez Findus, ni chez Comigel ", explique le patron de ce dernier à l'AFP. Pour Erick Lehagre, dès que l'alerte a été donnée en Grande-Bretagne,  "nous avons aussitôt bloqué tous les produits concernés que nous avions en stock et conseillé à nos clients de les retirer ". Et, comme chez Findus, Comigel entend "demander réparation (...) dans les prochains jours" et assure désormais vouloir "collaborer à l'amélioration des processus de traçabilité, de contrôle et d'approvisionnement ".

"Nous n'achetons pas de viande de cheval "

C'est Spanghero qui a joué le rôle d'importateur dans cette affaire. Et la société française refuse également de porter la responsabilité. "Nous sommes des producteurs de viande de boeuf, de mouton et de porc. Nous n'achetons pas de viande de cheval , se défend Barthélémy Aguerre, président de Spanghero et vice-président de Lur Berri, joint par France Bleu Pays Basque. Nous avons acheté de la viande boeuf et nous avons vendu de la viande de boeuf. Si cette viande est incriminée dans l'affaire Findus, nous nous retournerons fermement contre notre fournisseur ". L'intermédiaire confie d'ailleurs recevoir puis revendre la viande congelée... en l'état. 

Les Roumains pointent la responsabilité du client

L'importateur est obligé de contrôler la viande livrée et "s'il
n'a pas protesté lors de la réception en constatant que c'était du cheval et
pas du bœuf, c'est que soit il était complice avec le producteur roumain, soit
il a changé l'étiquette après
", juge Dragos Frumosu, le président des
syndicats de l'industrie alimentaire en Roumanie.

De son côté, le président de l'association Romalimenta
s'étonne que l'importateur Spanghero, sous-traitant de Comigel, n'expose pas
les preuves de la responsabilité des abattoirs roumains : "L'importateur
français doit montrer les documents, s'il n'en a pas cela pourrait indiquer
qu'il l'a achetée sur le marché noir ou qu'il veut cacher quelque chose
",
explique Sorin Minea. 

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