Ne pas apparaître comme le bouc-émissaire mais comme lavictime dans cette affaire. Voilà la ligne de défense défendue par chaque acteur impliqué dans le circuit complexe de cette viande de cheval retrouvée dans des plats préparés en Grande-Bretagne : le groupe Findus, son fournisseur Comigel, le sous-traitant de ce dernier et les professionnels roumains de l'industrie alimentaire. Voir notre infographie Le parcours européen de la viande de chevalFindus Nordic porte plainte pour fraudeAprès les déclarations du directeur général de Findus Francesamedi sur France Info, c'est désormais la maison-mère qui passe à l'attaque.Le Suédois Findus Nordic annonce ce dimanche qu'il va poursuivre Comigel, le fournisseurfrançais de la viande de cheval retrouvée dans plusieurs plats préparés. Uneplainte devrait être déposée dans les heures qui viennent pour fraude etnon-respect des dispositions contractuelles."Un tel comportement de la part d'un fournisseur estinacceptable. Dans le contrat il est écrit que la viande des lasagnes est de laviande de bouf originaire d'Allemagne, d'Autriche ou de France ", s'insurgeJari Latvanen. Le PDG de Findus Nordic précise qu'il a demandé à tous sesfournisseurs des certificats sur les aliments utilisés. "Nousavons révélé le scandale et, en retour, Findus est tenu responsable ",résume-t-il.Comigel dit avoit été "bernée""Nous avons été victimes et on voit bien aujourd'hui que le problème n'est ni chez Findus, ni chez Comigel ", explique le patron de ce dernier à l'AFP. Pour Erick Lehagre, dès que l'alerte a été donnée en Grande-Bretagne, "nous avons aussitôt bloqué tous les produits concernés que nous avions en stock et conseillé à nos clients de les retirer ". Et, comme chez Findus, Comigel entend "demander réparation (...) dans les prochains jours" et assure désormais vouloir "collaborer à l'amélioration des processus de traçabilité, de contrôle et d'approvisionnement "."Nous n'achetons pas de viande de cheval "C'est Spanghero qui a joué le rôle d'importateur dans cette affaire. Et la société française refuse également de porter la responsabilité. "Nous sommes des producteurs de viande de boeuf, de mouton et de porc. Nous n'achetons pas de viande de cheval , se défend Barthélémy Aguerre, président de Spanghero et vice-président de Lur Berri, joint par France Bleu Pays Basque. Nous avons acheté de la viande boeuf et nous avons vendu de la viande de boeuf. Si cette viande est incriminée dans l'affaire Findus, nous nous retournerons fermement contre notre fournisseur ". L'intermédiaire confie d'ailleurs recevoir puis revendre la viande congelée... en l'état. Les Roumains pointent la responsabilité du clientL'importateur est obligé de contrôler la viande livrée et "s'iln'a pas protesté lors de la réception en constatant que c'était du cheval etpas du bœuf, c'est que soit il était complice avec le producteur roumain, soitil a changé l'étiquette après ", juge Dragos Frumosu, le président dessyndicats de l'industrie alimentaire en Roumanie.De son côté, le président de l'association Romalimentas'étonne que l'importateur Spanghero, sous-traitant de Comigel, n'expose pasles preuves de la responsabilité des abattoirs roumains : "L'importateurfrançais doit montrer les documents, s'il n'en a pas cela pourrait indiquerqu'il l'a achetée sur le marché noir ou qu'il veut cacher quelque chose ",explique Sorin Minea.