L’Allemagne défend Schengen, Bruxelles met en garde

La réaction de l’Allemagne tient en quelques mots : la
libre circulation dans l’espace Schengen est "un bien précieux" . Un
bien précieux que les Allemands ne souhaitent pas abandonner. "La libre
circulation des personnes compte parmi les réalisations les plus concrètes" explique ainsi Georg Streiter, le porte parole du gouvernement. Pour lui, circuler
librement dans l’espace Schengen "constitue une liberté fondamentale".

Cette remise en cause des accords de Schengen passe beaucoup
plus mal du côté de la presse allemande. Dans son édition en ligne, l’hebdomadaire
Der Spiegel accuse le chef de l’État de vouloir chasser des voix sur les terres
de Marine Le Pen.

Pour sa part le quotidien de gauche taz.de accuse Nicolas Sarkozy
de jouer l’homme fort devant son public, de menacer l’Europe et les grandes puissances
avec un ultimatum. Ce genre de propos, explique le journal, flatte son
électorat mais n’a pas grand-chose à voir la réalité politique.

De son côté, la commissaire européenne chargée des questions
d’immigrations, Cecilia Malmström, prévient Nicolas
Sarkozy de la difficulté de réformer la zone Schengen. Elle explique que toute
modification passera par un changement de traités européens. Réforme par nature
longue et compliquée.

D’ailleurs, rappelle la commissaire européenne, l’accord Schengen est déjà en train d’être révisé à Bruxelles. Une
révision qui doit donner la possibilité aux pays membres de réintroduire
pendant un certains temps les contrôles aux frontières si un État de la zone ne
peut faire face à un afflux massif et incontrôlé d’immigrants clandestins.