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La zone euro "tout près" d'une sortie de la crise juge Hollande

A la veille d'un énième sommet européen consacré à la crise, François Hollande esquisse la position française dans un entretien à six quotidiens européens, dont Le Monde. Le président français estime que "nous sommes tout près" d'une sortie de la crise... mais à plusieurs conditions.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Charles Platiau Reuters)

François Hollande l'assure dans son entretien accordé mercredi à six journaux européens, dont Le Monde  : "Sur la sortie
de la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout près
". Pour le
président français, le risque d'une disparition de la monnaie unique est
ecarté, mais "le meilleur n'est pas encore là ".

Les urgences

D'après François Hollande, il faut régler "définitivement
la situation de la Grèce, qui a tant fait d'efforts et qui doit être assurée de
rester dans la zone euro
". Reste à savoir comment. Athènes a pris beaucoup
de retard dans ses réformes d'austérité et est durement touchée par la
récession. D'après la Troïka, la dette grecque grimpera à 164% du PIB l'an
prochain. Quant à l'Espagne et aux autres pays en difficultés, ils "doivent
pouvoir se financer à des taux raisonnables
", martèle le président
français. Madrid qui pourrait demander une aide à la zone euro et à la Banque
centrale européenne d'ici la semaine prochaine pour tenter faire baisser la
pression des marchés sur sa dette. C'est la première fois que le tout nouveau Mécanisme
européen de stabilité pourrait être utilisé.

Gare à la récession

"Aujourd'hui, ce qui nous menace, c'est autant la
récession que les déficits !
", lance François Hollande. Au Portugal
par exemple, l'économie doit reculer cette année de 3% alors que le
gouvernement doit faire face à des manifestations monstres contre un projet de
hausse d'impôts généralisée. Une mesure indispensable selon Lisbonne pour
répondre aux attentes de la zone euro.
Que propose François Hollande ? "Les
pays qui sont en excédent doivent stimuler leur demande intérieure par une
augmentation des salaires et une baisse des prélèvements
".

Qu'en pense l'Allemagne ?

Une ligne qui n'est pas celle du gouvernement Merkel. Il
faut donc rassurer Berlin, explique en substance François Hollande. "Cessons
de penser qu'un seul pays paierait pour tous les autres. C'est faux !
".
Par contre, sur la surveillance des mesures européennes, Paris et Berlin sont
sur la même ligne : "qui paie doit contrôler, qui paie doit
sanctionner
". Concernant le couple franco-allemand, ce n'est pas une "relation
exclusive. L'Europe ne se décide pas à deux
", explique François Hollande.

L'agenda de l'Elysée

Après le sommet de juin dernier et avant celui de décembre
prochain, la rencontre des chefs d'Etats et de gouvernements ce jeudi s'annonce
surtout comme un sommet d'étape. Il s'agit de se mettre d'accord sur les moyens
d'aller plus loin dans l'intégration économique et de mieux articuler les
nouveaux outils de l'Union. Dans l'entretien, François Hollande se prononce une
nouvelle fois pour la mise en place d'eurobonds, "c'est-à-dire "une mutualisation
partielle des dettes
". A quelle échéance ?  "Je veux que toutes ces questions soient
réglées d'ici la fin de l'année. Ce sera le grand chantier du début 2013
",
explique François Hollande.

Et l'Union politique ?

Elle attendra. Pour François Hollande, "c'est l'étape
qui suivra l'union budgétaire, l'union bancaire, l'union sociale
". Le chef
de l'Etat, planche sur "un vrai débat après les élections européennes de 2014 ".
Par contre, aucune précision sur le contenu de ce débat.

 

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