François Hollande l'assure dans son entretien accordé mercredi à six journaux européens, dont Le Monde : "Sur la sortiede la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout près ". Pour leprésident français, le risque d'une disparition de la monnaie unique estecarté, mais "le meilleur n'est pas encore là ".Les urgencesD'après François Hollande, il faut régler "définitivementla situation de la Grèce, qui a tant fait d'efforts et qui doit être assurée derester dans la zone euro ". Reste à savoir comment. Athènes a pris beaucoupde retard dans ses réformes d'austérité et est durement touchée par larécession. D'après la Troïka, la dette grecque grimpera à 164% du PIB l'anprochain. Quant à l'Espagne et aux autres pays en difficultés, ils "doiventpouvoir se financer à des taux raisonnables ", martèle le présidentfrançais. Madrid qui pourrait demander une aide à la zone euro et à la Banquecentrale européenne d'ici la semaine prochaine pour tenter faire baisser lapression des marchés sur sa dette. C'est la première fois que le tout nouveau Mécanismeeuropéen de stabilité pourrait être utilisé.Gare à la récession"Aujourd'hui, ce qui nous menace, c'est autant larécession que les déficits ! ", lance François Hollande. Au Portugalpar exemple, l'économie doit reculer cette année de 3% alors que legouvernement doit faire face à des manifestations monstres contre un projet dehausse d'impôts généralisée. Une mesure indispensable selon Lisbonne pourrépondre aux attentes de la zone euro.Que propose François Hollande ? "Lespays qui sont en excédent doivent stimuler leur demande intérieure par uneaugmentation des salaires et une baisse des prélèvements ".Qu'en pense l'Allemagne ?Une ligne qui n'est pas celle du gouvernement Merkel. Ilfaut donc rassurer Berlin, explique en substance François Hollande. "Cessonsde penser qu'un seul pays paierait pour tous les autres. C'est faux ! ".Par contre, sur la surveillance des mesures européennes, Paris et Berlin sontsur la même ligne : "qui paie doit contrôler, qui paie doitsanctionner ". Concernant le couple franco-allemand, ce n'est pas une "relationexclusive. L'Europe ne se décide pas à deux ", explique François Hollande.L'agenda de l'ElyséeAprès le sommet de juin dernier et avant celui de décembreprochain, la rencontre des chefs d'Etats et de gouvernements ce jeudi s'annoncesurtout comme un sommet d'étape. Il s'agit de se mettre d'accord sur les moyensd'aller plus loin dans l'intégration économique et de mieux articuler lesnouveaux outils de l'Union. Dans l'entretien, François Hollande se prononce unenouvelle fois pour la mise en place d'eurobonds, "c'est-à-dire "une mutualisationpartielle des dettes ". A quelle échéance ? "Je veux que toutes ces questions soientréglées d'ici la fin de l'année. Ce sera le grand chantier du début 2013 ",explique François Hollande.Et l'Union politique ?Elle attendra. Pour François Hollande, "c'est l'étapequi suivra l'union budgétaire, l'union bancaire, l'union sociale ". Le chefde l'Etat, planche sur "un vrai débat après les élections européennes de 2014 ".Par contre, aucune précision sur le contenu de ce débat.