La Suisse promet plus de 130 000 euros à ceux qui réussiront à pirater son système de vote électronique
Le montant de la récompense dépendra de la capacité d'intrusion de chaque hacker. Les autorités helvétiques entendent, par cet appel, s'assurer de la sécurité du système de vote électronique.
Manipuler des suffrages, violer le secret du vote... en toute légalité. La Suisse a lancé, jeudi 7 février, un défi aux hackers afin qu'ils tentent de pirater sa nouvelle génération de système de vote électronique, avec à la clé une récompense totalisant 150 000 francs suisses (132 000 euros).
La Chancellerie fédérale indique qu'un faux scrutin sera organisé du 25 février au 24 mars et invite les pirates volontaires à s'inscrire sur le site https://onlinevote-pit.ch. Ils pourront "lire des suffrages exprimés (...) mettre hors service ou de contourner les dispositifs de sécurité qui protègent aussi bien les suffrages que les données inhérentes à la sécurité", a-t-elle précisé dans un communiqué. Le montant de la récompense dépendra de la capacité d'intrusion de chaque hacker.
Le vote électronique en phase d'essai
Le gros lot, de 50 000 francs suisses, reviendra à celui qui parviendra à manipuler des suffrages de façon indétectable. Violer le secret du vote sera récompensé par 10 000 francs suisses, tandis que celui qui détruira l'urne électronique remportera 5 000 francs suisses. Les autorités suisses entendent par cet appel s'assurer de la sécurité du système de vote électronique.
Régulièrement sollicités par des référendums et des initiatives populaires qui forment le socle de la démocratie suisse, les électeurs helvétiques préfèrent voter dans leur très grande majorité plusieurs semaines à l'avance. Ils le font par correspondance et de plus en plus par courrier électronique, bien que quelques bureaux de vote soient ouverts pendant quelques heures les jours de scrutin.
Actuellement, 10 des 26 cantons proposent encore le vote électronique en phase d'essai. Mais le gouvernement a lancé fin 2018 une procédure en vue de mettre fin à cette phase d'essai et de "faire du vote électronique le troisième canal de vote". Cette procédure devrait durer au moins deux ans.
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