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La Russie face à son déclin démographique

Il y a une vingtaine d'années, la Russie comptait 148 millions d'habitants. Aujourd'hui, les Russes ne sont plus que 142 millions. Le déclin démographique inquiète le gouvernement qui tente d'y remédier par des mesures encourageant la natalité et par des campagnes contre les facteurs de mortalité. Le recensement de la population qui commence aujourd'hui va permettre de mieux comprendre les causes du phénomène.
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La Russie, on y meurt beaucoup, et on y nait trop peu. C'est la spirale du déclin démographique auquel le pays est confronté au point de devenir une sujet de débat politique. Le recensement national de la population qui doit débuter aujourd'hui et s'achever le 25 octobre permettra peut-être d'affiner les explications à cette fonte des peuples. Les 650.000 agents recenseurs qui vont parcourir l'immense pays vont tenter de cerner le profil des populations région par région, pour tenter de comprendre.

Le constat, lui, est déjà connu. Il y a une vingtaine d'années, les Russes étaient 148 millions. Aujourd'hui, ils sont 142 millions et d'après les calculs des démographes, le pays perd 900.000 personnes par an. Si la tendance continue sur cette lancée, il n'y aura peut-être même plus 100 millions de Russes en 2050. Et le pays sera vide en 2150.

PAS DE DEUXIEME ENFANT

Pour prendre le train de la vie dans le sens de la marche, on dira que le problème vient d'abord de la natalité. 1,35 enfant par femme en Russie, alors qu'il en faut 2,1 pour assurer le renouvellement de la population, c'est bien trop peu. Ce déficit s'explique en partie par le très grand nombre de grossesses interrompues : les deux tiers des femmes enceintes ne vont pas jusqu'au bout et le pays est le champion du monde des avortements.

Les conditions matérielles (revenus et logements) sont souvent invoquées par les femmes qui ne veulent pas de deuxième enfant. Pour tenter d'inverser la vapeur, le président Medvedev a annoncé le doublement de l'allocation parentale pour le second enfant (de 1.500 à 3.000 roubles; de 36 à 72 euros). Et surtout, une gratification pour la mère de 350.000 roubles (8.300 euros). Mais pour l'instant, l'effet reste incertain.

ESPERANCE DE VIE MASCULINE : 61 ANS

A cette déprime de la natalité répond une surmortalité, en particulier masculine. L'espérance de vie des hommes est à peine de 61 ans. Un tiers d'entre eux décèdent entre 20 et 60 ans. Le tabac, la drogue et l'alcool sont les principaux fléaux qui expliquent cette surmortalité masculine. L'alcool en particulier possède un double effet, puisque les routes russes sont les plus meurtrières d'Europe. Un nouveau code de la route a été promulgué, et les autorités assurent que le nombre de tués a baissé de 12%. Mais ce type de mesures et les programmes de lutte contre l'alcoolisme et le tabagisme (hausse du prix des cigarettes, zones fumeurs) sont bien en dessous des besoins.
_ Le déséquilibre démographique est encore aggravé par le solde migratoire qui est négatif.

Le problème mobilise les politiques. Certains n'hésitent pas à lancer des solutions farfelues, comme l'ultra-nationaliste Vladimir Jirinovski, qui propose d'instaurer la polygamie. Le Kremlin a répondu qu'il réfléchirait à ces propositions.

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