La police a chargé jeudi soir pour disperser des centaines de jeunes qui les harcelaient devant le Parlement
La police a tiré des gaz lacrymogènes, puis chargé à l'issue d'un long face-à-face tendu, avec des groupes de jeunes qui leur lançaient insultes et projectiles,
Cette montée de tension intervient à la suite de deux manifestations qui ont rassemblé dans le calme quelque 10.000 personnes dans le centre d'Athènes.
Celles-ci entendaient protester contre l'adoption par le Parlement du plan d'austérité infligé au pays en contrepartie de son sauvetage financier par l'UE et le FMI
Ils se sont notamment réunis devant le Parlement grec où les députés examinaient le projet de loi sur l'austérité.
Ces rassemblements à l'appel des principaux syndicats du pays avaient été maintenus en dépit de la mort la veille, en marge de défilés syndicaux dans la capitale grecque, de trois employés d'une banque asphyxiés dans l'incendie au cocktail molotov de leur agence bancaire.
Réactions en Grèce
Le drame a créé un choc dans l'opinion grecque. Le pays est "au bord du gouffre", a déclaré le président grec Carolos Papoulias dans un communiqué. Il a appelé tous les Grecs à "ne pas faire le pas de trop, qui nous précipiterait dans le vide". Le Premier ministre Georges Papandréou a condamné un "brutal acte meurtrier".
La centrale syndicale du secteur privé (GSEE) a condamné les violences de mercredi mais s'est déclarée déterminée "à poursuivre et à étendre notre lutte pour satisfaire nos justes revendications".
Les employés des banques grecques étaient en grève jeudi pour dénoncer ces violences. Leur syndicat a affirmé que cet "événement tragique" était "une conséquence des mesures anti-populaires qui ont déclenché la colère populaire".
De son côté, la presse grecque faisait part dans son ensemble de sa "colère" et de son "inquiétude" pour l'avenir de la Grèce après les morts de la veille. "La protestation a été soumise à la violence, les libertés ont été foulées par l'arbitraire et l'illégalité.(...) l'heure est arrivée de mettre un terme à ces aberrations, la responsabilité en revient aux partis et les syndicats" estimait Ta Nea (pro-gouvernemental). Mais pour
Elefthérotypia (gauche indépendante), "la colère des travailleurs contre les mesures économiques (...) a envoyé partout le message selon lequel les mesures d'austérité sont injustes et antisociales".
Les événements de mercredi
Comme celle de mardi, la manifestation de mercredi visait à s'opposer aux décisions impopulaires annoncées en échange d'un prêt de 110 milliards octroyé par l'UE et le FMI: hausse de 2 points de la TVA, taxes sur le pétrole, le tabac et l'alcool, allongement de la durée de cotisation des retraites...
Mercredi, les transports aériens et maritimes ont été immobilisés alors que les dessertes ferroviaires ont été interrompues. La grève générale, la 3e depuis février, a entraîné la fermeture d'écoles et d'administrations, tandis que les banques et grandes entreprises du secteur public fonctionnaient au ralenti et les hôpitaux publics devaient se contenter d'un personnel d'astreinte. Le pays s'est retrouvé également privé de toute information des radios et télévisions en raison du ralliement du syndicat des journalistes.
Les manifestations ont souvent pris un tour violent. L'incident le plus grave a eu lieu quand plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des cocktails Molotov contre un immeuble abritant une agence de la banque Marfin dans le centre d'Athènes. Le bâtiment s'est enflammé alors qu'une vingtaine de personnes se trouvaient à l'intérieur. Au moins trois personnes, deux femmes et un homme, ont péri dans les flammes, a affirmé la police grecque, tandis que les pompiers ont pu évacuer à temps quatre autres personnes.
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