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La justice italienne enquête sur la banque du Vatican

Ettore Gotti Tedeschi, le président de la banque du Vatican IOR (institut des œuvres religieuses), est visé par une enquête autour d'un possible blanchiment, ouverte par le parquet de Rome. Les enquêteurs ont saisi 23 millions d'euros appartenant à l'IOR. La banque serait soupçonnée de servir de paravent à des opérations financières frauduleuses.
Article rédigé par franceinfo
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La justice italienne a-t-elle remis le nez dans la fourmilière des finances vaticanes ? A priori, Ettore Gotti Tedeschi, le président de la banque du Vatican, l'IOR (institut des œuvres religieuses), et un autre responsable de la banque ne sont pas soupçonnés de blanchiment d'argent. L'enquête ouverte par le Parquet de Rome vise un point de détail en apparence, mais de détail significatif.

La justice estime que les deux hommes pourraient ne pas avoir respecté une clause d'une nouvelle législation italienne anti-blanchiment datant de 2007. Elle impose à toute personne physique ou morale qui effectue une opération financière de mentionner son nom, ainsi que le but et la nature de la transaction.

Le Vatican a réagi officiellement en exprimant sa “perplexité” et son “étonnement”. La secrétaire d'Etat du Vatican a renouvelé sa confiance aux deux hommes mis en cause.

La justice n'en dit pas plus, mais le journal La Repubblica a révélé que les enquêteurs avait découvert que la banque gérait des comptes dans des banques italiennes, sans nom de titulaires autre que IOR. Sur l'un de ces comptes, découvert en 2004, “environ 180 millions d'euros ont transité en deux ans”, écrit le journal. Les enquêteurs penseraient que des citoyens italiens utiliseraient la banque vaticane pour couvrir des délits comme de la fraude ou de l'évasion fiscale. Un circuit classique avant la loi de 2007, puisque l'IOR garantissait l'anonymat des transactions.
_ Quoiqu'il en soit, la justice a saisi 23 millions d'euros de l'IOR, déposés sur le compte d'une autre banque.

La banque du Vatican avait pourtant promis de faire le ménage dans ses comptes. Et justement, il y a un an, Ettore Gotti Tedeschi avait été choisi pour remplacer Angelo Caloia car il était spécialiste de l'éthique de la finance.

Reste que l'IOR, qui gère les comptes des ordres religieux et des associations catholiques bénéficie de l'extraterritorialité accordée au Saint-Siège. Et à ce titre, la banque n'est pas obligée de respecter les normes financières en vigueur pour les établissements italiens.

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