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La Journée européenne des victimes: une reconnaissance officielle tardive

Il y a 28 ans, des dizaines d’associations d’aide aux victimes, issues de nombreux pays européens, se regroupaient au sein d’une fédération. L’idée d’une Journée européenne des victimes était lancée. Mais le soutien des Etats et de l’Europe ne sera pas immédiat.
Article rédigé par Clara Crochet-Damais
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min

C’est la Suède qui, en 1989, a lancé pour la première fois l’idée d’une Journée européenne des victimes. Objectif affiché: sensibiliser l'opinion public au sort des victimes quelle que soit la cause de leur épreuve (accident de la route, handicap, agression, catastrophe naturelle...). «Plusieurs associations dont la nôtre ont décidé de concrétiser ce qui n’était alors qu’un concept», se souvient Olivia Mons, porte-parole de l'Institut national d'aide aux victimes et de médiation (Inavem). Il s’agit alors d’un des tous premiers projets lancés par Victim Support Europe (VSE). Créée en 1990, cette fédération européenne (dont l'Inavem fait partie) regroupe 40 associations d’aide aux victimes, épaulant pas moins de deux millions de personnes, au total, à travers le Vieux Continent.
 
VSE organise son premier colloque européen le 22 février 1990. C’est dans la foulée que la fédération décide d’instaurer chaque année à cette date une Journée européenne des victimes. Une journée lors de laquelle les associations membres de son réseau se mobilisent à travers l’Europe, en organisant notamment des événements de sensibilisation.
 
Une journée officiellement instaurée dans plusieurs pays
Un des premiers jalons vers une reconnaissance officielle de la Journée européenne des victimes est posé par la Pologne. La Diète, la chambre basse du Parlement polonais (soit l’équivalent de l’Assemblée nationale en France), adopte en 2003 une loi qui grave le 22 février dans le marbre des institutions du pays comme date de la Journée européenne des victimes. La finalité du projet de loi est d'attirer l’attention sur la situation difficile des victimes de crime.

En 2004: autre signe de soutien, du gouvernement belge cette fois. En réaction à l’initiative de Victim Support Europe, Thierry Détienne, ministre belge des Affaires sociales et de la santé, déclare: «J'espère que la Journée européenne des victimes sera utile et lancera le débat sur la situation difficile des victimes aujourd'hui.»
 
Le conseil de l’Europe se prononce en 2007
Ce n'est que le 15 octobre 2007 que le conseil de l'Europe recommande officiellement aux pays membres de l’Union européenne de «prévoir» un jour dédié aux victimes. Sans surprise, le 22 février est la date avancée pour ce rendez-vous annuel. Le chantier lancé par le réseau VSE, et soutenu entre autres par la Pologne et la Belgique, porte ses fruits. En France, il faudra attendre encore près de 10 ans pour voir la création d’une administration dédiée à l’aide aux victimes: le Secrétariat d’Etat à l’Aide aux victimes (fondé en 2016).
 
Comment s’est concrétisée cette journée européenne sur le terrain en 2017? «Une dizaine de nos membres ont organisé des manifestations autour des victimes d’actes criminels. Nous avons vécu cette année l’une des plus importantes journées européennes de notre histoire», estime Altan Levent, directeur général de Victim Support Europe. «Vous savez, on pourrait croire que les victimes européennes sont entre de bonnes mains, mais pas du tout! Le travail de coordination entre les ONG, entre Etats  ou encore avec les institutions européennes reste immense! Cette journée a donc plus que jamais tout son sens.»
 
A l’occasion de la dernière Journée européenne des victimes en France, l’Inavem a lancé une application mobile d'information baptisée «Aidez-moi».

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