La Grèce a reçu samedi un vrai soutien financier de la Chine, qui considère le pays comme sa porte d'entrée en Europe
La Chine "va créer un fonds de cinq milliards de dollars" pour "soutenir l'achat de bateaux chinois par les armateurs grecs".
C'est ce qu' a annoncé samedi le Premier ministre chinois Wen Jiabao à Athènes lors d'une conférence de presse commune avec son homologue grec Georges Papandreou.
"La Chine va faire un grand effort pour soutenir les pays de la zone euro et la Grèce, afin de dépasser la crise économique internationale (...) La Chine participera à l'achat de nouvelles obligations grecques" quand la Grèce reviendra sur les marchés financiers, a-t-il ajouté.
Le geste arrive à point nommé pour la Grèce qui, étranglée par le poids de sa dette souveraine et la hausse des taux, a dû recourir au printemps à l'aide financière du FMI et de la zone euro, mais envisage de retourner sur les marchés long terme en 2011 après le plan d'austérité drastique qu'elle a lancé.
Soutien politique de taille au gouvernement Papandreou
La Chine apporte ainsi un soutien politique de taille au gouvernement socialiste de Georges Papandreou qui se bat pour que son pays évite une restructuration pure et simple de sa dette, et la déflagration de la zone euro qui s'ensuivrait.
Depuis plusieurs semaines, la planète financière s'interrogeait pour savoir si Athènes devrait faire défaut sur le paiement de sa dette ou si elle parviendrait à convaincre suffisamment d'investisseurs sérieux pour qu'ils achètent ses obligations, comparées à des "obligations pourries".
"Je constate que le mécanisme commun Union Européenne-FMI et toutes les mesures prises ont eu des résultats positifs. La Grèce dispose de bases très fortes dans le domaine de la marine marchande et du commerce, avec la relance économique internationale, l'économie grecque va suivre et se redresser", a assuré M. Wen. "Je crois que la Grèce va toute seule dépasser ses difficultés avec ses propres efforts", a-t-il souligné.
Par ailleurs, à quelques semaines d'un G20 en Corée, consacré à la réforme du système financier international, le Premier ministre chinois a lancé un appel à l'Union européenne pour faire un effort commun afin de "procéder à une réforme du système financier et renforcer le contrôle sur ce système".
Le Pirée, noeud par lequel transiteront les marchandises chinoises vers l'Europe
Le Premier ministre grec lui a répondu qu'il contribuerait "à faire avancer les relations UE-Chine avec tout moyen". Il a remercié la Chine pour son "vote de confiance" vis-à-vis de la Grèce , en soulignant le "climat excellent" des relations entre les deux pays millénaires. "C'est un vote de confiance, parce que vous augmentez les investissements au Pirée (le premier port grec, près d'Athènes) qui va devenir le centre de transit commercial" des marchandises chinoises vers l'Europe, par l'augmentation programmée du volume de conteneurs traité par le groupe chinois China Ocean Shipping Company (Cosco), a déclaré M. Papandreou.
La Grèce, porte d'entrée en Europe pour la Chine
Au total, d'ici 2015, les deux pays prévoient de doubler leurs échanges commerciaux, à 8 milliards de dollars au total, selon M. Wen. Athènes et Pékin ont signé deux accords cadres sur le développement des investissements chinois en Grèce et sur les échanges culturels.
Onze autres accords commerciaux privés ont été signés, essentiellement dans le secteur des transports, Pékin considérant la Grèce comme sa porte d'entrée en Europe et dans les Balkans, mais aussi dans les technologies de télécommunications, le tourisme et l'importation de matières premières typiquement grecques, comme le marbre.
Un accord avec Cosco prévoit la création d'un énorme centre logistique de marchandises près du Pirée. Un autre porte sur un centre de loisirs et de tourisme également au Pirée.
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