: Vidéo "L'Europe est un peu le prête-nom de la mondialisation libérale", affirme le philosophe Régis Debray
"Je crois que la classe dirigeante française avait besoin de l'Europe pour casser le modèle social français", explique Régis Debray, auteur de "L'Europe fantôme", paru chez Gallimard… Extrait du magazine "Ouvrez le 1" diffusé mercredi 6 mars 2019 à sur Franceinfo (canal 27).
"N'y a-t-il pas un paradoxe de voir la Grande-Bretagne quitter l'Europe au moment où cette Europe institutionnelle, financière, économique… lui ressemble le plus dans ses valeurs libérales ?" demande Eric Fottorino, directeur de l'hebdomadaire Le 1, au philosophe Régis Debray.
"Vous avez tout à fait raison, confirme l'auteur de L'Europe fantôme (éd. Gallimard). L'Europe est un peu le prête-nom de la mondialisation libérale. C'est-à-dire du démantèlement des services publics, du capitalisme d'actionnaires, de l'indépendance de la banque."
"L'avancée du modèle néo-capitaliste"
"En ce sens, il est vrai que les Anglais sont parvenus à leurs fins, précise Régis Debray. Mais je crois que la classe dirigeante française avait besoin de l'Europe pour casser le modèle social français, tout simplement. Je crois que c'est une des raisons de son européisme."
"C'est une sorte de jeu où on se renvoie la balle, affirme-t-il. On prend l'Europe comme bouc émissaire, mais on est bien content qu'elle puisse justifier la dénationalisation, la libre concurrence… c'est-à-dire, au fond, l'avancée du modèle néo-capitaliste."
Extrait du magazine "Ouvrez le 1" (replay) diffusé mercredi 6 mars 2019 sur Franceinfo (canal 27).
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