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Sur Instagram, l'alcool cible les jeunes !

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OEIL DU 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Sur le réseau social Instagram, on peut trouver des images de jeunes, une bouteille d’alcool à la main. Derrière ces photos qui ont l’air naturelles se cache des publicités pour de l’alcool à destination des jeunes, parfois sans aucune mise en garde sur les dangers de sa consommation.  Est-ce légal ?

En se baladant, sur le réseau social à la mode Instagram, on peut tomber sur des profils d'influenceurs avec près 600 000 abonnés. Gioboyparis, par exemple, un jeune homme de 28 ans qui s’affiche dans un décor de vacances, une bière à la main.

Deux images pour lesquelles il dit avoir touché 4000 euros d’une agence publicitaire : “J’ai travaillé pour une marque de bière au mois de septembre”, 5 jours à Positano en Italie, tous frais payés dans un hôtel de luxe, pour réaliser ces photos, affirme-t-il. Il avait même un bateau à disposition pour mettre en valeur la bière auprès de ses fans.  “Le but c’était d'avoir un côté sexy, mer, c’était ce que le client voulait”.

Sur ses photos rien n’indique qu’il s’agit de publicité. Encore moins que "l’abus d’alcool est dangereux pour la santé". Une mention pourtant obligatoire, prévue par la loi Evin. Contactée, la marque de bière n’a pas souhaité nous répondre.

Nous nous sommes procuré un contrat passé entre un autre jeune et un brasseur. Les mentions légales sur les dangers de l’alcool, ne sont pas abordées.Seule la bouteille doit être mise en valeur par le jeune appelé influenceur : “L’influenceur s’engage à faire la promotion des bières (...) dans chaque post instagram, le produit et le logo seront bien visibles”. 

Romane Grandin, a 19 ans, et déjà + de 100 000 abonnés dont beaucoup de mineurs. Elle aussi a collaboré avec une marque de bière. L’an dernier, elle a pris et posté 4 photos d’elle avec de la bière. Elle affirme avoir touché 1500 euros pour ces photos : “On ne m’a pas demandé de faire de la prévention. Mais après, les gens sont responsables et savent très bien qu’il ne faut pas consommer avant un certain âge”, nous dit Romane Grandin. 

Contacté, le brasseur AB Inbev affirme qu’il ne s’agit pas de publicité et rejette la faute sur ses prestataires, qui n’auraient pas respecté ses directives. “Nous ne pouvons que constater et regretter que la marque Cubanisto ait été utilisée à destination d’un public qui n’aurait pas dû être touché ou même approché”, se défend Olivier Puech, directeur juridique chez AB-Inbev France. 

Pourtant ces posts instagram se multiplient et scandalisent l'ANPAA, association de lutte contre l’alcoolisme. Elle a décidé de porter plainte contre ces marques d’alcool.  “Pour nous, c’est complétement illégal et ça doit etre sanctionné, c’est très grave ce qui vient de se passer. On a la preuve que les alcoolliers veulent cibler les jeunes contrairement à ce que veut la loi Evin.”, s'insurge Franck Lucas. 

La marque de bière incriminée s’engage à empêcher tout autre incident similaire. On dirait bien que le brasseur n’a pas envie de trinquer à cause de cette histoire.

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