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Sortie du marché unique, vote au Parlement : ce qu'il faut retenir du discours du Theresa May sur le Brexit

Le Royaume-Uni quittera le marché unique européen en même temps que l'Union européenne, a déclaré mardi la Première ministre britannique, Theresa May, mettant fin aux spéculations selon lesquelles Londres chercherait à obtenir un Brexit en douceur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La Première ministre britannique, Theresa May, lors de son discours sur le Brexit à Lancaster House, à Londres, le 17 janvier 2017.  (KIRSTY WIGGLESWORTH / AFP)

C'était un discours très attendu. La Première ministre britannique a présenté, mardi 17 janvier, sa stratégie concernant le Brexit : une rupture "claire et nette" avec l'Union européenne, un Brexit "dur". Après des mois à manier le flou, Theresa May, qui entend lancer officiellement les négociations avec ses partenaires européens en activant d'ici la fin mars l'article 50 du traité européen de Lisbonne, a dévoilé ses priorités pour ces négociations. Voici ce qu'il faut en retenir. 

Un vote sur l'accord final au Parlement

Le résultat des négociations de sortie de l'Union européenne sera soumis au Parlement qui se prononcera par un vote : "Le gouvernement soumettra l'accord final à un vote des deux chambres du Parlement", a déclaré Theresa May. 

Cette promesse a fait rebondir la livre sterling sur le marché des changes. La devise britannique a chuté de près de 20% depuis le référendum du 23 juin par lequel 52% des électeurs britanniques ont approuvé la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

La sortie du marché unique et un accord douanier avec l'UE

"Le Royaume-Uni ne peut pas continuer à faire partie du marché unique", a souligné Theresa May. Pour elle, un maintien dans le marché unique de 500 millions de consommateurs est incompatible avec la priorité numéro un de Londres : la maîtrise de l'immigration européenne, qui passe par la fin du principe de libre-circulation des travailleurs européens. "Le Royaume-Uni est un pays ouvert et tolérant mais le message du peuple a été très clair : le Brexit doit permettre de contrôler le nombre d'Européens qui viennent au Royaume-Uni", a-t-elle souligné.

"Nous voulons un nouveau partenariat équitable, (...) pas un statut de membre partiel ou associé de l'UE, qui nous laisserait à moitié dedans ou à moitié dehors", a-t-elle insisté, plaidant également pour un "nouvel accord" sur l'union douanière. "Nous n'allons pas chercher à rester membres du marché unique mais nous allons chercher à y avoir le plus grand accès possible", a-t-elle développé. En 2015, 44% des exportations britanniques sont allées vers l'UE.

"Que ce soit un accord douanier complètement nouveau, que nous devenions membre associé de l'union douanière d'une certaine manière, ou que nous restions signataires de certains de ses aspects, je n'ai pas d'a priori", a précisé Theresa May. Elle a assuré avoir "un esprit ouvert" à ce sujet, ajoutant que l'objectif était "d'enlever autant de barrières que possible au commerce".

Une mise en garde contre toute volonté de punir le Royaume-Uni

"Le succès de l'UE est dans l'intérêt du Royaume-Uni", a-t-elle dit. Le pays va donc rester "le meilleur ami et voisin de nos partenaires européens", a-t-elle promis, mettant en garde les Européens contre toute volonté de punition. Un accord qui serait "punitif" serait "un acte calamiteux qui nuirait à [l'UE]", a prévenu la Première ministre. 

"Vous serez toujours les bienvenus dans ce pays comme nous espérons que nos citoyens resteront les bienvenus chez vous", a lancé la cheffe du gouvernement conservateur devant les ambassadeurs des 27 pays européens conviés à Lancaster House. Mais la Grande-Bretagne va aussi devenir "un pays qui regarde aussi au-delà des frontières de l'Europe", a-t-elle ajouté, vantant le projet d'une "grande nation marchande à l'échelle mondiale".

Un Brexit "par étapes" 

Afin d'éviter "un changement trop brutal", Theresa May a prôné "une mise en œuvre par étapes" de l'accord avec l'Union européenne à l'issue des négociations. 

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