Cet article date de plus de deux ans.

Pêche autour de Jersey : le gouvernement local plaide sa "bonne foi" et se dit prêt à "discuter directement avec les pêcheurs" normands

Londres vient d'annoncer l'envoi de deux navires pour surveiller la zone de pêche autour de Jersey alors que les tensions sont vives sur la question des licences de pêche. "On est extrêmement surpris de l'ampleur que tout cela prend", dit Gregory Guida, ministre assistant de Jersey chargé de l'Environnement.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pêche dans la Manche (illustration). (MATTHIEU DARRIET / FRANCE-BLEU NORD)

"Nous sommes prêts à discuter directement avec les pêcheurs" pour attribuer les licences de pêches autour de Jersey, a assuré jeudi 6 mai sur France Inter Gregory Guida, ministre assistant de Jersey chargé de l'Environnement.

Gregory Guida plaide la "bonne foi" dans le conflit qui oppose les pêcheurs français aux autorités locales de cette île britannique située à une vingtaine de kilomètres des côtes du Cotentin. Londres vient d'annoncer l'envoi de deux navires pour surveiller la zone, quelques jours après que la ministre française de la Mer a agité la menace d'une rupture d'alimentation en électricité de l'île. "On est extrêmement surpris de l'ampleur que tout cela prend", dit Gregory Guida.

Un périple administratif kafkaïen

Le ministre assistant explique que l'accord commercial post-Brexit, le Trade cooperation agreement, établit une continuité : "Un bateau qui pêchait l'année dernière à Jersey peut pêcher cette année avec le même niveau d'effort", à condition qu'il justifie d'un minimum de 10 jours de pêche en 2020. D'après lui, le problème se résume à une transmission de données défaillantes. "Les pêcheurs devaient envoyer les données prouvant leur activité dans les eaux de l'île à leurs comités régionaux, qui envoyaient ça à Paris, qui envoyait ça à Bruxelles, qui envoyait ça à Londres, qui nous l'envoyait à nous. Et nous, nous avons reçu des données très, très disparates, de très mauvaise qualité, que nous avons essayé d'appliquer au maximum de nos possibilités", détaille Gregory Guida. Il se demande "pourquoi ces données nous arrivent avec l'absolu minimum alors qu'ils savent très bien que pour calculer l'étendue du travail de l'année dernière, il faut qu'on ait tout. Nous, on ne peut pas l'inventer !".

Gregory Guida assure que, contrairement à ce que sous-entendent les Français, les autorités de Jersey n'ont pas instauré de nouvelles règles, ni pris de mesures particulières vis-à-vis des pêcheurs normands. "On écrit des licences. Dans la licence il faut marquer un nombre de jours, on marque le nombre de jours qu'on nous a donnés", explique-t-il, avouant avoir été étonné par les données qui sont parvenues jusqu'à ses services. "Considérant les difficultés, ce que nous sommes prêts à faire maintenant, c'est discuter directement avec les pêcheurs : vous nous envoyez vos données directement, on vérifie les données et il n'y a pas de problème", assure Gregory Guida. Il souligne que les pêcheurs français et les autorités de Jersey se connaissent bien.

"On s'appelle par nos prénoms, ils ont tous notre numéro, ils appellent à Jersey quand ils ont un problème. C'est vraiment triste qu'on en soit arrivé là."

Gregory Guida, ministre assistant de Jersey chargé de l'Environnement

à France Inter

Il souligne par ailleurs que Jersey avait "déjà fait cadeau de 120 jours de pêche à tous les bateaux de la baie de Granville" en ce début d'année 2021, en raison de la communication tardive de l'accord de commerce TCA à la fin du mois de décembre 2020. Durant ces "quatre mois d'amnistie", les bateaux français "ont fait ce qu'ils voulaient dans les eaux", relate-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.