Que sait-on de l'homme accusé d'avoir tué la députée britannique Jo Cox ?
Thomas Mair a été placé en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres, et doit comparaître de nouveau lundi.
Il s'appelle Thomas Mair, il a 52 ans, mais il a refusé de décliner son identité devant le tribunal de Westminster à Londres, samedi 18 juin. "Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni" : c'est uniquement par ces mots que le meurtrier présumé de la députée britannique pro-européenne Jo Cox s'est présenté pour la première fois devant la justice.
Francetv info résume ce que l'on sait de lui.
Un partisan néonazi selon un groupe de défense des droits civiques
"Britain First" : c'est ce qu'il aurait crié au moment du meurtre selon des témoins. Cela signifiie "le Royaume-Uni d'abord", mais c'est aussi le nom d'un groupe. Créée par d'anciens membres d'un parti d'extrême droite, l'organisation a affirmé ne pas être impliquée dans cette attaque, sans pour autant la condamner.
Néanmoins, Thomas Mair est un "partisan dévoué" d'un groupe néonazi basé aux Etats-Unis. C'est ce qu'a affirmé un groupe de défense des droits civiques, le Southern Poverty Law Center, sur son site internet (en anglais), jeudi, factures à l'appui. Le tueur présumé aurait ainsi dépensé plus de 550 euros dans des ouvrages de ce groupe qui appelle à la création d'une nation peuplée exclusivement de Blancs et à l'éradication du peuple juif.
C'est aussi l'un des premiers souscripteurs de S.A. Patriot, un magazine sud-africain suprémaciste blanc et pro-apartheid, selon The Telegraph (en anglais).
Un homme qui a souffert d'une maladie mentale selon ses frères
Selon son frère, Scott Mair, 49 ans, le meurtrier a souffert d'une maladie mentale et a suivi un traitement. "J'ai toujours du mal à y croire. Mon frère n'est pas violent et n'est pas du tout politisé, a-t-il déclaré dans le quotidien anglais. Il a des antécédents de maladie mentale, mais il s'est fait aider." Cité par The Guardian, Duane St Louis, le demi-frère de Tommy Mair, explique de son côté que celui-ci souffre de troubles obsessionnels compulsifs.
De fait, il faisait du bénévolat, encouragé par un centre pour adultes ayant des problèmes de santé mentale de Mirfield, proche de la ville de Birstall, dans le Yorkshire, où il réside. Une photo de lui dans les jardins du manoir d'Oakwell Hall, à Birstall, en 2010, circule sur les réseaux sociaux.
"To us he was just Tommy, a local bloke we knew well" - neighbourhood people about Jo Cox's suspected killer. https://t.co/hyBplAvoei
— Gabriel Brönnimann (@broennimann) 16 juin 2016
Interrogé par la presse locale à l'occasion de cette journée, il avait déclaré dans un journal local que ces travaux "lui avaient fait plus de bien que toutes les psychothérapies et tous les médicaments du monde".
Un "solitaire calme" qui aime le jardinage selon ses voisins
L'image d'un homme qui aime le jardinage est d'ailleurs celle que ses voisins ont gardée de lui. Ils décrivent aussi un homme "solitaire et calme". "Je n'ai jamais vu beaucoup de monde lui rendre visite. Il aime le jardinage et faisait le jardin de beaucoup de gens du coin", relatent au Telegraph un voisin qui a préféré garder l'anonymat.
Selon un autre voisin, Thomas Mair n'a jamais eu d'emploi à plein temps et il se rendait régulièrement à la bibliothèque de la ville pour utiliser les ordinateurs et internet. "Mais je ne sais pas ce qu'il cherchait", indique un employé municipal.
Natif d'Ecosse selon le "Telegraph"
Samedi, Thomas Mair est resté muet lorsque la magistrate lui a demandé son adresse et sa date de naissance. Toutefois, le Telegraph assure qu'il est né à Kilmarnock, en Ecosse. Il vivait seul dans sa petite maison de Birstall depuis la mort de sa grand-mère, il y a vingt ans.
Ces éléments resteront les seuls connus de la presse, en raison d'une particularité de la loi britannique. En effet, l'inculpation du suspect signifie que les médias n'ont désormais plus l'autorisation de publier ces éléments, notamment sur les possibles motivations du suspect.
Thomas Mair a été placé en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres, et doit comparaître de nouveau lundi, devant le tribunal londonien de l'Old Bailey cette fois.
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