Brexit : "On a 30% de chance d’organiser un nouveau référendum", estime l’un des pères de l’article 50 du Traité de Lisbonne
Le parti britannique Renew Britain est lancé lundi outre-Manche, pour tenter d’arrêter le Brexit. Lord Kerr, le rédacteur de l’article 50, qui doit permettre aux Britanniques de quitter l’Union européenne, estime qu’un retour en arrière n'est pas impossible.
Renew Britain, le parti britannique construit sur le modèle du mouvement En Marche ! lancé par Emmanuel Macron est lancé outre-Manche lundi 19 février, avec pour principal but d’arrêter le Brexit. Mais peut-on vraiment revenir en arrière ? Selon certains, la probabilité est de plus en plus grande. Le premier à l’affirmer est Lord John Olav Kerr, l’un des pères de l’article 50 du Traité de Lisbonne, lequel doit permettre aux Britanniques de quitter l’Union européenne.
Un peu plus d’un an pour faire marche arrière
L’ancien diplomate du Foreign Office le dit très clairement, en fronçant les sourcils : jusqu’en mars 2019, le Royaume-Uni est membre à part entière de l’Union européenne. Aussi ne reste-t-il qu’un peu plus d’un an pour faire marche arrière. "L’opinion publique commence à changer, assure l’ex-représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l'UE. C’est petit, mais perceptible : les gens sont de plus en plus inquiets face aux conséquences de notre départ, notamment sur l’emploi !"
Je pense qu’il y a maintenant au moins 30% de chance qu’on organise un nouveau référendum.
Lord Kerrfranceinfo
Pour inverser la tendance, l’ancien diplomate compte sur le rassemblement des militants anti-Brexit, les associations, notamment celles financées par le milliardaire George Soros, les travaillistes europhiles, les conservateurs rebelles. Ils ont déjà commencé, dit-il, à travailler ensemble. "C'est une coordination qui se fait en coulisses, affirme Lord Kerr. Le moment décisif sera à la fin du mois d’octobre ou au mois de novembre. Quand le gouvernement présentera l’accord qu’il aura réussi - ou qu’il n’aura pas réussi - à négocier avec Bruxelles."
D’ici là, c’est à la Chambre des lords que les militants europhiles vont mener la vie dure au gouvernement : l’assemblée est en effet très majoritairement opposée au Brexit et détricotera savamment la future loi sur la sortie de l’union. La navette parlementaire pourrait durer plusieurs mois.
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