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Après le Brexit, comment des Ecossais pensent-ils pouvoir rester dans l'UE ?

Trois solutions s'offrent à eux, alors que les habitants du pays avaient voté à 62% pour rester dans l'Union européenne. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La Première ministre de l'Ecosse, Nicola Sturgeon, le 25 juin 2016 à Edimbourg après une réunion d'urgence sur le Brexit. (OLI SCARFF / AFP)

Les Ecossais ont majoritairement voté (62%) pour rester dans l'Union européenne, mais leur mobilisation n'a pas suffi. Alors que le Royaume-Uni s'est prononcé jeudi 23 juin en faveur du Brexit, le pays du nord refuse de se voir imposer une sortie de l'UE par ses voisins anglais. Dimanche 26 juin, les possibilités qui s'offrent aux Ecossais se précisent, alors qu'Edimbourg évoque l'organisation d'un nouveau référendum sur l'indépendance du pays. 

Francetv info liste ces scénarios qui pourraient bien permettre aux Ecossais de rester dans l'UE, mais risquent également de faire voler en éclat le Royaume-Uni. 

Un référendum pour l'indépendance 

Après le choix du Brexit, plus de la moitié des Ecossais sont favorables à un nouveau référendum d'indépendance, selon deux sondages publiés dimanche. Selon un sondage réalisé pour le Sunday Times, 52% des Ecossais veulent désormais que leur pays se sépare du reste du Royaume-Uni, et que l'Ecosse reste membre de l'Union européenne. Un autre, réalisé vendredi auprès de 1 600 personnes par ScotPulse, arrive même à 59% d'indépendantistes.

Ces résultats viennent conforter la volonté de la Premier ministre écossaise, Nicola Sturgeon, d'ouvrir des négociations directes avec l'Union européenne. "Le Royaume-Uni pour lequel l'Ecosse a voté pour rester en 2014 n'existe plus", a-t-elle martelé dans une intervention télévisée dimanche. 

Il y a deux ans, les électeurs écossais avaient en effet rejeté l'indépendance de l'Ecosse par référendum à 55%. Mais la nouvelle donne du Brexit rend l'organisation d'un nouveau scrutin "hautement probable", avait expliqué Nicola Sturgeon, par ailleurs patronne du Parti nationaliste écossais (SNP), dès vendredi. "Ce ne sera pas une réédition du référendum de 2014", a-t-elle ainsi avancé dimanche, "le contexte et les circonstances ont complètement changé".

Des négociations avec Bruxelles 

Nicola Sturgeon a promis dimanche qu'elle allait "parler aux gens à Bruxelles dans les jours qui viennent" sur les modalités d'un maintien de son pays dans l'UE. 

Dans le cas où l'Ecosse obtiendrait son indépendance, "on pourrait imaginer que l'Ecosse soit traitée par l'UE comme le successeur du Royaume-Uni", a expliqué à l'AFP Andrew Scott, professeur en études européennes de l'Université d'Edimbourg. "Si l'indépendance de l'Ecosse se fait avant que le Brexit soit finalisé, alors l'Ecosse peut dire à l'UE 'nous sommes leur successeur, nous ne partons pas, donc nous héritons de la position britannique, avec les dérogations britanniques et le rabais budgétaire britannique'".

Une autre option pour l'Ecosse serait de quitter l'UE en même temps que le reste du Royaume-Uni, puis de refaire acte de candidature, et entretemps d'adhérer à l'Espace économique européen. "Cela présente un certain nombre d'avantages aussi", selon l'expert.

Bloquer le Brexit avec un véto au Parlement 

Dimanche un troisième scénario émergeait : celui d'un Parlement écossais qui serait en mesure de bloquer la sécession du Royaume-Uni d'avec l'UE. "Il est difficilement imaginable" que Londres puisse prendre une décision de cette nature sans que les élus des composantes semi-autonomes du Royaume-Uni se prononcent, a indiqué Nicola Sturgeon à la télévision.

En vertu des complexes accords qui confèrent certains pouvoirs au sein du Royaume-Uni à l'Ecosse, au Pays de Galles et à l'Irlande du Nord, les textes qui seront votés par le parlement britannique pour donner force de loi au retrait de l'UE nécessiteront le feu vert des parlements des trois régions susmentionnées. Et si le Parlement écossais, Holyrood, était appelé à voter, "bien sûr" il bloquerait le Brexit en opposant son véto, a assuré Nicola Sturgeon. 

Toutefois, ce scénario reste très hypothétique, la Première ministre elle-même ne paraissant pas très sûre du cadre constitutionnel.

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