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Accord de Brexit : "Un soulagement" pour le maire de Boulogne-sur-Mer, qui souhaite désormais une "agence européenne de contrôle des pêches"

Au lendemain de l'accord post-Brexit entre le Royaume-Uni et la France, les pêcheurs se disent soulagés mais restent prudents. Le maire de Boulogne-sur-Mer souhaite désormais la mise en place d'une "agence européenne de contrôle des pêches" pour "faire respecter cet accord".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne-sur-Mer et président de la Communauté d'agglomération du Boulonnais (NOÉMIE BONNIN / FRANCE-INFO)

L'accord conclu jeudi 24 décembre entre l'Union européenne et le Royaume-Uni sur leurs futures relations commerciales est un "soulagement", a affirmé vendredi 25 décembre sur franceinfo Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français, et président de la communauté d’agglomération Boulonnais. "Nous étions à la veille d'une bataille navale", selon Frédéric Cuvillier. Mais à présent, le maire de Boulogne attend la "mise en application de l'accord" post-Brexit car de nombreuses questions restent en suspens. Il souhaite notamment la mise en place d'une "agence européenne de contrôle des pêches" à Boulogne-sur-Mer pour faire respecter l'accord.

franceinfo : Est-ce que cet accord est un soulagement pour vous ?

Frédéric CuvillierBien sûr que c'est un soulagement. Nous étions à la veille d'une bataille navale. Les risques étaient grands, les contentieux étaient annoncés. Et la Navy avait été déployée par Boris Johnson comme un acte de démonstration par rapport aux prétentions de l'Europe. Pour autant, la question de la pèche n'est pas réglée. Elle est un accord de principe dans l'accord. Mais en maintenant une période de transition longue, de cinq ans, en soulevant un certain nombre de questions, nous avons une réponse, c'est qu'il y a un accord. Mais beaucoup de questions sont encore latentes, des questions de mise en application de l'accord. On a trouvé un accord, c'est d'être d'accord.

Quels détails attendez-vous ?

Puisque Boris Johnson vient d'annoncer qu'il souhaitait augmenter les capacités de la Grande-Bretagne des deux tiers, et à court terme de 50%, et de doter de plusieurs millions de livres la modernisation de la flotte britannique, il faut voir comment ces zones vont être pêchées, quels sont les accords que la Grande-Bretagne va passer avec des pays tiers, quels sont les risques de surexploitation des stocks de poissons, et notamment des espèces menacées, à partir de quelle base nous négocions les moins 25% de pêche européenne sur des droits historiques qui étaient des droits acquis avant même que la Grande-Bretagne n'entre dans la CEE ? Boris Johnson fait peser sur l'UE des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Il y avait des accords de pêche, avant même que la Grande-Bretagne n'entre dans l'UE. Ce qui motive Boris Johnson, c'est non seulement de revendiquer une forme de souveraîneté sur la mer, mais aussi de pouvoir "marchandiser" les stocks de poissons de ces zones très poissonneuses.

Michel Barnier, le négociateur européen, promet que l'UE sera aux côtés des pêcheurs pour les accompagner. Vous êtes confiant ?

C'est nécessaire. Il faut très vite qu'il y ait une enveloppe de fonds structurels, pour l'accompagnement de la modernisation de la flotte. En France, nous avons une des flottes les plus vieilles, très coûteuse, très énergivore. Il faut moderniser nos pêcheries, il faut accompagner la formation des jeunes. Cinq ans, ce n'est pas grand-chose. Aucun jeune ne va s'engager sur l'achat d'un bateau sans savoir ni où il va aller pêcher, ni la durabilité de l'accord, ni les conditions financières dans lesquelles il va pouvoir faire son métier qui est déjà pénible. Toute la filière européenne et halieutique est aujourd'hui impactée. C'est pourquoi je souhaite qu'il y ait une agence européenne de contrôle des pêches à Boulogne, parce que cet accord, il va falloir le faire respecter.

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