Brexit : les deux camps jettent leurs dernières forces dans la bataille à la veille du scrutin
Alors que le Premier ministre, David Cameron, donne une interview dans le "Guardian", mercredi, les deux camps se sont vivement opposés, la veille, lors d'un débat à Londres.
Discours, interviews, débat et distributions de tracts : pro et anti-Brexit jettent, mercredi 22 juin, leurs dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les indécis, à la veille du référendum sur la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne (UE).
A J-1 de ce scrutin déterminant, les deux camps restent dans un mouchoir de poche : le maintien dans l'UE ne compte qu'un petit point d'avance (51%) dans les intentions de vote, selon la moyenne des six derniers sondages calculée par le site WhatUKThinks (en anglais). Reste donc à convaincre les quelque 10% d'indécis qui pourraient faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Ce que les deux camps tentent désespérément de faire.
La supplique de David Cameron
Mardi, le Premier ministre britannique a multiplié les appels du pied aux électeurs pour tenter d'infléchir leur vote. David Cameron a ainsi fait une déclaration solennelle devant ses bureaux du 10, Downing Street à Londres, conjurant les Britanniques de penser à leurs enfants avant de choisir.
"Pour vous, votre famille et l'avenir de notre pays, votez pour rester" dans l'UE a-t-il exhorté, avant d'ajouter : "Pensez aux rêves et aux espoirs de vos enfants et de vos petits-enfants." Le chef du gouvernement a aussi rappelé qu'une sortie de l'UE ferait courir "un risque immense" à l'économie britannique et serait "irréversible".
La panique semble saisir le conservateur qui s'affiche, mercredi, en une du quotidien The Guardian (en anglais). Dans une interview, David Cameron y affirme encore qu'en choisissant de rester dans l'UE, les électeurs enverraient le "message clair" que le Royaume-Uni n'est pas "replié sur lui-même".
Un avant-dernier débat agressif entre les deux camps
Mardi dans la soirée, plusieurs responsables des deux camps se sont également attelés à la tâche de convaincre les indécis lors d'un débat, organisé par la BBC dans une salle de spectacle. L'événement a eu lieu devant 6 000 personnes. Les échanges, parfois très vifs, ont rappelé le ton agressif de cette campagne, et les protagonistes n'ont pas hésité à se couper la parole, voire à s'invectiver.
Ainsi, Sadiq Khan, maire travailliste de Londres et pro-UE, a accusé les pro-Brexit, et leur chef de file Boris Johnson, de "mentir" quand ils affirment que la Turquie pourrait rejoindre l'UE dans un futur proche.
Ce sont des propos alarmistes, Boris, vous devriez avoir honte.
L'intéressé, ex-maire conservateur de Londres, a répliqué en affirmant que le camp pro-UE avait axé toute sa campagne sur la "peur" des conséquences économiques d'un Brexit.
Ils disent que nous n'avons pas d'autres choix que de plier le genou devant Bruxelles. Nous disons qu'ils sous-estiment lamentablement ce pays.
Mercredi, en fin de journée, un ultime débat sur Channel 4 opposera le député du parti national écossais (SNP) Alex Salmond, pro-UE, et Nigel Farage, le chef de l'Ukip, le parti europhobe et anti-immigration.
Le monde financier se prépare
Sur les marchés financiers, chahutés ces dernières semaines par la perspective d'un Brexit, le ton semble désormais à l'attentisme et les Bourses européennes, tout comme Wall Street, ont fini en légère hausse mardi soir. "On est tout simplement en train d'attendre jeudi, sans faire attention au reste", fait savoir Sam Stovall, de Standard & Poor's Global Intelligence.
Se voulant rassurante dans ce contexte volatil, la Banque centrale européenne s'est dit "prête" à faire face à "tous les imprévus" qui suivront le référendum britannique. Signe de l'intérêt du secteur économique pour le sujet, près de 1 300 dirigeants d'entreprises employant 1,75 million de personnes ont publié une lettre dans le Times (en anglais) appelant les électeurs britanniques à opter pour le maintien dans le giron européen.
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