La Grande-Bretagne baisse sa TVA pour relancer l'économie
Vingt milliards de livres (23,4 milliards d'euros). Le “prix” du plan de relance budgétaire du premier ministre britannique, Gordon Brown, a de quoi provoquer quelques haussements de sourcils de l'autre côté du Channel. Il s'ajoute aux 37 milliards de livres déjà déboursés par l'Etat pour recapitaliser les banques. Et vient en complément de la baisse des taux d'interêts de la banque centrale d'Angleterre de 1,5 points.
TVA
Le premier ministre, Gordon Brown a un moment envisagé de faire passer son plan de relance par une augmentation des dépenses publiques, vieille ficelle keynesienne. Il a finalement choisi de s'en prendre au taux de TVA. Le chancelier de l'Echiquier, Alistair Darling, annonce une baisse de 2,5 points de ce taux, ce qui l'amènerait à 15%. En Europe, seule l'Espagne en possède un plus bas. Une baisse qui restera toutefois temporaire, pendant treize mois.
Autre “mamelle” du plan de relance, l'augmentation de l'impôt sur le revenu pour les contribuables les plus riches. Il passera de 40% à 45% pour les personnes dont le revenu est supérieur à 150.000 livres (176.000 euros) par an, à partir de 2011.
_ Comme il l'avait déjà fait pour la recapitalisation bancaire, le premier ministre devrait prendre son bâton de pèlerin pour encourager ses petits camarades européens à suivre son exemple. Il risque bien toutefois de peiner à convaincre.
Par ce biais, Gordon Brown entend faire redémarrer la consommation. Le problème, c'est que le moral des ménages britanniques risque de rester durablement plombé par la perspective d'une hausse massive du chômage (un million de chômeurs en plus attendus en 2009).
Deuxième obstacle, le déficit budgétaire de l'Etat qui s'envole, avec une croissance qui mollit de plus en plus (0,75% cette année et pas plus de 1,25% l'an prochain, au lieu des 2,25 espérés par Alistair Darling). Le poids du plan de relance ne va pas aider le budget britannique à remonter à la surface. Alistair Darling prévoit une augmentation continue de la dette publique, pour aller jusqu'à 57% du PIB en 2013-2014. Un chiffre bien au delà des 40%, que le précédent chancelier de l'Echiquier avait pourtant fixé comme une ligne rouge à ne pas dépasser. C'était un certain Gordon Brown.
Grégoire Lecalot, avec agences
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