La dernière gaffe de Berlusconi
Le président du Conseil italien a déclaré qu'il s'efforcerait "de contribuer aux relations entre la Russie et les Etats-Unis où une nouvelle génération est arrivée au pouvoir". "Je pense qu'il va y avoir une bonne coopération" entre les deux dirigeants, qui sont de la même génération, a précisé le Cavaliere. "Je ne vois pas comment (Dmitri) Medvedev pourrait avoir des problèmes à établir de bonnes relations avec Obama qui est lui aussi jeune, élégant et bronzé", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec le président russe.
Dario Franceschini, numéro deux du Parti démocrate (PD), principal parti d'opposition, a appelé M. Berlusconi à présenter "immédiatement" des excuses. "Dans le meilleur des cas, Berlusconi n'arrive plus à se contrôler. Il oublie que ses paroles mettent en cause l'image de notre pays dans le monde. Dire que le président des Etats-Unis est 'jeune, beau et même bronzé' résonne aux oreilles de tout le monde comme une offense dangereusement ambiguë", a déclaré M. Franceschini.
"Avec ses réparties lourdes et malheureuses, Berlusconi discrédite l'Italie sur la scène internationale. Jamais un président du Conseil n'était tombé aussi bas", a affirmé Massimo Donadi, chef des députés du parti Italie des valeurs de l'ex-magistrat anticorruption Antonio Di Pietro (opposition).
Une technique de communication éprouvée
Interrogé ensuite par les journalistes sur le qualificatif "bronzé" employé pour qualifier le premier président métis élu aux Etats-Unis, Silvio Berlusconi a déclaré qu'il s'agissait pour lui d'un "grand compliment". Le chef du gouvernement italien, qui à 72 ans prend soin d'entretenir son bronzage toute l'année, a plusieurs fois provoqué des froncements de sourcil dans les milieux diplomatiques.
En 2002, il avait vu en Anders Fogh Rasmussen, le Premier ministre danois, "le plus beau Premier ministre d'Europe", en ajoutant qu'il pensait le présenter à son épouse. Trois ans plus tard, il s'était targué d'avoir séduit la présidente finlandaise Tarja Halonen pour obtenir le soutien d'Helsinki au projet italien d'abriter le siège de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire. "J'ai employé toutes mes tactiques de playboy, même si elles n'ont pas servi depuis longtemps", avait déclaré Berlusconi, incitant les autorités finlandaises à convoquer l'ambassadeur d'Italie à Helsinki pour s'expliquer sur ces propos.
Caroline Caldier avec agences
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