La Belgique au seuil d'élections cruciales
Une promenade au bord du gouffre. C'est le scénario que pourrait vivre la Belgique lors des élections législatives du 13 juin prochain, sur fond de remise à plat de la cohabitation entre Flamands et francophones. La séquence a été ouverte se soir par l'auto-dissolution de la chambre des députés.
_ Un vote logique après la crise du 22 avril dernier. Le départ du gouvernement d'un parti flamand a provoqué la chute du Premier ministre Yves Leterme.
La date des élections sera officiellement confirmée après la dissolution du Sénat, mais le contexte est déjà connu. Après plusieurs crises et une tension permanente entre les deux communautés, francophones et Flamands devront en effet repenser totalement leur manière de vivre ensemble.
La sortie d'un parti d'extrême-droite flamand dans l'hémicycle ce soir montre bien qu'un certain nombre de Belges ne souhaitent que cela : “Vive la Flandre libre, que la Belgique crève !”, a crié un député du Vlaams Belang. Ces partis radicaux semblent avoir le vent en poupe si l'on croit les sondages. Et cette poussée pourrait se traduire dans les urnes le 13 juin, menaçant l'existence même du pays. Le parti indépendantiste flamand NVA arrive en effet en tête des intentions de vote en Flandre, supplantant le parti chrétien-démocrate d'Yves Leterme.
La radicalisation du discours des partis flamands risque de rendre compliquée la formation d'un futur gouvernement. Le système électoral belge oblige flamands et francophones à former une coalition autour d'un programme commun. Ensuite, il faut former une coalition gouvernementale. En 2007, il avait fallu six mois et cette année, la Belgique doit présider l'Union européenne le 1er juillet.
Deux dossiers devraient en particulier être sensibles : les nouveaux transferts de pouvoir réclamés par la Flandre, et le statut des 130.000 francophones qui vivent en Flandre.
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