L'Ukraine demande 20 milliards d'euros pour signer avec l'UE
Face à la pression de son peuple, le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov fait mine de faire un geste vers un accord d'association avec l'Union européenne. Mais pas pour rien. "Nous proposons de régler la question d'une aide financière à l'Ukraine. Nous avons défini son montant approximatif : 20 milliards d'euros ", a-t-il déclaré mercredi lors du conseil des ministres.
"Nous ne parlons pas d'une aide à fonds perdus du budget européen, nous sommes réalistes, nous proposons que l'Union européenne participe aux investissements dans des projets communs mutuellement avantageux, comme l'élargissement et la modernisation des couloirs de transport ", a-t-il ajouté, faisant visiblement allusion aux gazoducs passant à travers le pays.
Une "diversion" selon Berlin
Il s'agit là d'une "diversion " a réagi Berlin. "Avec cette exigence les dirigeants ukrainiens semblent vouloir faire diversion de leur unique responsabilité quant à la situation actuelle et politique en Ukraine ", a dit le porte-parole adjoint de la chancelière Angela Merkel, Georg Streiter.
"Il n'y aura pas de discussions au sujet de l'union douanière" avec la Russie, dit le Premier ministre ukrainien
"Le gouvernement est aussi en faveur d'une signature rapide de cet accord, mais nous voulons instaurer des conditions et minimiser les pertes pour notre économie ", a précisé le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov.
Pendant ce temps, la Russie fait miroiter des milliards de dollars d'aide à l'Ukraine si elle se décidait à rejoindre son Union douanière. Mais le premier ministre a aussi indiqué mercredi : "Je veux immédiatement mettre fin aux spéculations et dire qu'il n'y aura pas de discussions au sujet de l'union douanière ".
Médiation de l'UE et des Etats-Unis
Mardi, la représentante
de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, et la secrétaire d'Etat adjointe américaine aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, sont arrivées à Kiev pour une tentative de médiation.
La diplomate américaine rentre tout juste d'une visite à Moscou au cours
de laquelle elle a appelé la Russie à user de son influence pour aider à
trouver une issue à la crise.
La plus grave crise
politique depuis 2004
La décision de Viktor
Ianoukovitch de renoncer à un accord scellant son rapprochement avec Bruxelles
a plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis la Révolution orange
pro-occidentale de 2004.
L'opposition, craignant
que le pays ne soit "vendu " à la Russie, a mobilisé à plusieurs reprises
des centaines de milliers de personnes dans la capitale ukrainienne.
Une délégation ukrainienne doit se rendre dès mercredi à Bruxelles pour
y discuter du partenariat économique que la direction ukrainienne avait refusé d'approuver
fin novembre, lui préférant un rapprochement avec Moscou.
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