L'extrême-droite ressurgit des urnes autrichiennes
C'est ce qu'on appelle un retour à la case départ. Les élections législatives anticipées ont été provoquée par l'explosion en vol de la coalition des sociaux-démocrates et des conservateurs, et c'est... une coalition des sociaux-démocrates et des conservateurs qui devrait composer le prochain gouvernement.
Pourtant, ce scrutin aura été un revers pour les deux grands partis. Tous deux sont en chute libre par rapport à leurs résultats de 2006. Les sociaux-démocrates obtiennent certes 29,7% des votes, mais c'est un recul de six points. Les conservateurs naviguent à 25,6%, en repli de 10 points. Des scores qui sont les plus mauvais jamais réalisés par ces deux partis depuis la création de l'Autriche actuelle, en 1918.
La plus forte progression, c'est celle du parti d'extrème-droite FPO, d'Heinz-Christian Strache, avec 18% (+7 points), et du parti populiste BZO, de Jorg Haider, à 11% des voix (presque le triple du score de 2006). Deux partis ouvertement populistes et xénophobes.
_ En additionnant les résultats de ces deux formations, l'extrême-droite dépasse son record de 1999, flirtant avec les 30% des suffrages. Mais une telle alliance demeure peu probable, tant les deux chefs se détestent (En 2005, Jorg Haider a fait scission du FPO pour créer le BZO).
Reste que les patrons des deux grands partis traditionnels ne s'apprécient pas beaucoup plus. Les sociaux-démocrates ont déjà rejeté toute perspective de gouverner avec l'extrême-droite. Les conservateurs, eux, ne l'ont pas exclu, mais la mésentente entre les deux chefs de l'extrême-droite rend cette option aujourd'hui peu probable.
Une nouvelle coalition semble donc avoir le vent en poupe si, encore une fois, les résultats définitifs confirment les tendances. Une coalition qui serait condamnée à réussir, sous peine de voir la lassitude de l'électorat autrichien se traduire par une nouvelle poussée de l'extrême-droite, qui l'emmènerait aux portes du pouvoir.
Grégoire Lecalot, avec agences
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