L'évêque Williamson condamné pour négationnisme
La sanction : 10.000 euros d'amende pour négationnisme.
_ C'est moins que ce que le tribunal avait proposé à Monseigneur Richard Williamson pour clôre l'affaire. Une procédure simplifiée qui aurait évité le procès.
L'évêque avait contesté le chef d’accusation et refusé de payer, préférant le procès.
Mgr Richard Williamson a donc été jugé, et condamné, pour ses propos tenus le 21 janvier 2009, à Ratisbonne, en Allemagne.
Le tribunal de Ratisbonne l'a déclaré coupable d'incitation à la haine raciale.
L'évêque avait publiquement nié l'existence des chambres à gaz nazies et contesté le nombre le Juifs ayant péri dans les camps de concentration.
La juge Karin Frahm a estimé que l'évêque était coupable parce qu'il s'était
exprimé sur le sol allemand et parce qu'il pouvait escompter que ses propos feraient sensation et seraient très largement disséminés.
Et effectivement, ces propos négationnistes diffusés à la télévision suédoise avaient ensuite été repris par la presse internationale.
Tollé dans le monde
Trois jours après l'émission, le pape Benoît XVI avait levé l'excommunication touchant quatre évêques de la Fraternité, dont le prélat britannique.
Cette décision très médiatisée avait suscité un tollé dans le monde, et notamment en Allemagne, patrie du pape.
Le Vatican avait alors assuré que Benoît XVI ignorait tout des propos négationnistes tenus par l'évêque Williamson à l'époque.
Lors du procès, pour sa défense, l'avocat de Mgr Williamson, Matthias Lossmann, a expliqué que son client n'avait pas été autorisé par sa communauté religieuse, la Fraternité Saint-Pie X, à venir s'expliquer devant le tribunal.
_ Il a convenu que les propos de l'évêque étaient "inadmissibles".
L'avocat a également argué, devant le tribunal, que l'évêque savait qu'il était interdit en Allemagne de mettre en doute l'existence de l'Holocauste, mais qu'il avait été assuré par les journalistes suédois que l'interview ne serait diffusée qu'en Suède.
Des preuves de la Shoah
Pourtant quelques semaines après cette déclaration très médiatisée, Mgr Williamson avait réédité ses propos négationnistes sur la Shoah (le 8 février 2009) au lieu de les renier, comme le lui demandait le Vatican.
Dans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel , il avait demandé des preuves et du temps avant d’éventuellement retirer ses déclarations niant l’existence des chambres à gaz.
Avant de finalement revenir sur ses propos et présenter des excuses à la demande express du Vatican.
_ Dans une lettre, l’évêque intégriste avait demandé "pardon devant Dieu" à tous ceux qu’il a blessés par ses déclarations négationnistes. "J’ai seulement exprimé l’opinion d’un non-historien " avait-il écrit.
Pour mettre un terme à une polémique qui n’en finissait plus et dans un souci d’apaisement, quelques jours plus tard Benoît XVI avait souligné que "la haine et le mépris des hommes, des femmes et des enfants qui se sont manifestés par la Shoah est un crime contre l’humanité. Cela doit être clair pour tous, notamment pour ceux qui perpétuent la tradition des Ecritures".
Rarement le chef de l’Eglise catholique, né en Allemagne, n’avait employé de termes aussi forts sur la Shoah et les relations avec les juifs.
Virginie Salanson avec agences
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