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L'Europe désunie se penche au chevet de la Géorgie

Alors qu'un sommet européen extraordinaire - consacré à la crise géorgienne - s'ouvre cet après-midi à Bruxelles, des milliers de manifestants se sont rassemblés pour dénoncer "l'agression russe" - les organisateurs avancent le chiffre d'un million de personnes.
Article rédigé par franceinfo
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C'est le président géorgien qui l'affirme : “la Géorgie est unie comme jamais, il y a un million de personnes dans les rues” - 300.000 rien qu'à Tbilissi la capitale.
_ Qui plus est, “aujourd'hui, nous pouvons affirmer que la Géorgie n'est plus seule, parce le monde entier se tient derrière nous” dit Mikheïl Saakachvili.

Les Géorgiens se sont donc mobilisés en masse contre ce qu'ils appellent “l'agression russe” - la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.
_ Une manifestation qui coïncide avec le sommet extraordinaire que tient cet après-midi l'Europe.

Les 27 se sont donc retrouvés cet après-midi à Bruxelles. La difficulté étant de se mettre d'accord sur la réaction à avoir face à la Russie.
_ Autant les dirigeants semblent déterminés à condamner Moscou, autant une sanction paraît bien improbable... alors qu'elle semble toute trouvée : la Russie vient d'engager des négociations avec l'Europe sur un partenariat économique. Le prochain round de discussions est prévu les 15 et 16 septembre.

Des sanctions bien improbables

Les partisans de la ligne dure s'opposent, comme toujours, aux modérés. De nombreux pays, dont la France qui préside l'UE, plaident en faveur d'une réaction modérée. “Il y a deux options possibles : ou bien on veut à tout prix recréer la Guerre froide (...) ou on choisit l'option du dialogue”, expliquait un peu plus tôt dans la journée François Fillon. L'Allemagne est sur la même ligne, tout comme l'Italie.
_ Au nom du réalisme économique... Tous insistent sur l'importance militaire, économique et politique de la Russie, principal fournisseur de gaz de l'UE.

Les tenants de ligne dure sont finalement assez prudents. Et n'utilisent pas le mot "sanction". Tout juste la Grande-Bretagne appelle-t-elle les Européens à suspendre toute négociation avec la Russie.
_ Mais cela est loin de faire l'unanimité au sein des 27.

Le projet de texte, proposé par la France, marche donc sur des œufs. Il regrette, sans la condamner formellement, l'intervention russe “disproportionnée” tout en jugeant “légitime que les intérêts de sécurité de chacun soient pris en compte” mais dans le respect de l'intégrité territoriale.
_ Seule condamnation, au final : le texte condamne la reconnaissance par Moscou des indépendances de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. Il appelle les autres Etats à ne pas suivre le même chemin.

Guillaume Gaven, avec agences

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