L'Espagne paie le prix fort pour se financer
Le pays a emprunté à trois et six mois avec des taux doublés par rapport à la dernière émission obligataire similaire. Sa situation budgétaire et économique explique la méfiance des investisseurs.
Nouveau coup dur sur les marchés pour l'Espagne. Le pays a levé, mardi 24 avril, 1,933 milliard d'euros en bons à 3 et 6 mois avec des taux presque deux fois plus élevés que lors de la dernière émission similaire.
Une série d'émissions coûteuses...
En volume, les fonds levés se situent dans le haut de la fourchette visée, mais les taux d'intérêts concédés sont de 0,634% sur trois mois (contre 0,381% lors de l'émission précédente) et 1,580% sur six mois (contre 0,836%), selon la Banque d'Espagne.
Cette émission de dette à court terme intervient après trois émissions déjà faites au prix fort par l'Espagne la semaine précédente. Mardi 17 avril, le taux des bons à 12 et 18 mois avait flambé. Deux jours après, le résultat était plus satisfaisant pour les obligations à deux et dix ans mais les taux pour cette dernière échéance restent élevés, entre 5,7% et 6%.
Un déficit en hausse et une récession qui se confirme
Cette émission intervient dans un climat de tension sur les marchés, avec une Bourse madrilène à ses plus bas niveaux en trois ans. Mais c'est surtout la situation économique et budgétaire du pays qui inquiète les investisseurs et coûte cher à l'Espagne.
Lundi 23 avril, l'office des statistiques européens Eurostat a confirmé le chiffre de 8,5% du PIB pour le déficit public du pays, déjà donné par le gouvernement espagnol en début d'année, mais qui tranche avec l'objectif de 6% initialement fixé. Le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy a dû revoir à la hausse son objectif pour 2012, à 5,3% contre 4,4% initialement.
Du côté de l'activité économique, les nouvelles ne sont guère meilleures. Lundi également, la Banque d'Espagne a estimé que le PIB du pays avait accentué son recul au premier trimestre, avec une baisse de 0,4% par rapport au dernier trimestre 2011, où il avait alors diminué de 0,3%, marquant le retour de l'Espagne en récession. Autant d'indicateurs qui expliquent la méfiance des investisseurs, et vont accentuer le poids financier de la dette que devra assumer l'Espagne.
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