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L'accident de car en Suisse toujours inexpliqué

Selon les premières constatations, la vitesse de l'autocar belge n'est pas en cause. La justice poursuit trois pistes pour tenter de comprendre cette dramatique sortie de route qui a tué hier soir 28 personnes, dont 22 enfants.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Pourquoi cet autocar belge transportant 52 personnes, dont 46 enfants de retour d'un séjour de sports d'hiver dans le Val d'Anniviers, s'est-il encastré dans la paroi de ce tunnel, pourtant considéré comme sûr ? L'hypothèse d'un excès de vitesse, dans cette zone limitée à 100 km/h, a été ce soir écartée lors de la conférence de presse tenue à Sion par la police suisse. Le car ne roulait pas trop vite, selon les premières constatations, a affirmé le premier procureur du Valais central Olivier Elsig.

"Cause technique, malaise ou erreur humaine ?"

La police helvétique compte donc désormais sur l'autopsie du chauffeur -en cours à l'heure de la conférence de presse- et sur l'examen des images saisies par les caméras vidéos du tunnel, pour tenter de comprendre l'accident. Selon le procureur, la police poursuit trois pistes : "Une cause technique, un malaise ou une erreur humaine ". Manifestement, le car a d'abord heurté la bordure droite de la chaussée, avant de percuter de plein fouet un mur de béton, au bout d'une de ces aires de secours qui jalonnent le tunnel. Pourtant, cette voie, sur l'A9 en direction de Lausanne, était droite, bien plus simple à parcourir que le quart d'heure de lacets que venait de descendre le chauffeur, depuis la station de ski.

Le choc frontal aurait été, en tout cas, "d'une extrême violence ", selon la police. Plusieurs personnes ont dû être désincarcérées. L'ultime corps, celui du deuxième chauffeur, n'a été dégagé qu'à 4h15, soit près de sept heures après le drame. Les autorités précisent en outre que tous les enfants portaient leurs ceintures de sécurité.

Trois enfants dans un état "sérieux"

Le bilan est très lourd : aucun des six adultes (chauffeurs, instituteurs) présents dans le car n'a survécu. Et parmi les 46 enfants d'une douzaine d'années que transportait le car, 22 ont été tués et les 24 autres blessés. Trois sont ce soir dans un état "sérieux", selon le médecin-chef urgentiste du canton du Valais. Six en revanche pourraient quitter l'hôpital dès ce soir. 

Ces enfants étaient originaires des villes flamandes de Lommel et Heverlee. Ils revenaient tout juste d'un séjour de ski avec quatre accompagnateurs et les deux chauffeurs du car. La police valaisanne a précisé que sur les 28 victimes, 21 étaient belges et 7 néerlandaises. Mais l'identification des corps n'est pas encore terminée.

Le tunnel a été fermé en début de soirée pour permettre néanmoins aux familles des disparus de venir se recueillir sur les lieux du drame, et apporter fleurs et peluches. 

"Ce qu'on entend d'abord, ce sont les cris des enfants" (Sauveteurs)

Avant la conférence de presse, le chef des secours du canton du Valais a témoigné à l'AFP du spectacle d'apocalypse sous le tunnel. "Ce qu'on entend d'abord, quand on arrive au car accidenté, ce sont les cris des enfants , explique-t-il. Les sauveteurs ont un choc, ils sont aguerris, mais c'est au delà de ce qu'on peut imaginer ". 

Une émotion partagée en flamand par le Premier ministre belge, Elio du Rupo, venu à Sion participer à la conférence de presse de la police suisse : "Il n'y a pas de mots pour exprimer la souffrance " de perdre un enfant. La Belgique est dans un "état de consternation ", a-t-il déclaré. Il a d'ailleurs décrêté un deuil national.

 

 

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