Kosovo : l'Europe divisée sur la reconnaissance
“Nous avons envoyé une requête à tous les gouvernements du monde pour la reconnaissance du Kosovo souverain et indépendant”. Le premier ministre kosovar Hashim Thaçi entame une nouvelle étape après la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo hier. Et pour l'Europe, la pente est rude.
A Bruxelles, les ministres des affaires étrangères des 27 ont tenté de trouver une position “aussi unifiée que possible”. Le seul point sur lequel ils ont fini par s'accorder, au bout de plusieurs heures, c'est de laisser la possibilité pour chaque Etat-membre de reconnaitre ou non le Kosovo. L'Union européenne n'a de toutes façons pas le pouvoir d'exprimer une position qui engage les Etats, car il n'existe pas de diplomatie européenne unique.
Chaque Etat va donc se prononcer à tour de rôle. La France a été la première à le faire. La lettre de Nicolas Sarkozy au président kosovar est arrivée hier soir.
Le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne ont déjà fait savoir qu'ils suivraient le même chemin, avec plus ou moins de rapidité. Ces quatre pays ont été parmis les plus impliqués dans la recherche d'une solution au Kosovo.
Mais l'Espagne, Chypre, la Grèce, la Slovénie, la Bulgarie et la Roumanie ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne reconnaitraient pas le Kosovo indépendant, "facteur de déstabilisation".
Les États-Unis ont eux reconnu formellement l'indépendance de cet État.
Colère de la Serbie, qui a rappelé ses ambassadeurs dans les pays qui ont reconnu l'indépendance du Kosovo. Le Parlement serbe a "annulé" lundi soir par
un vote à l'unanimité la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo,
déclarant qu'elle violait l'intégrité et la souverainté de la Serbie.
Grégoire Lecalot
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.