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Jean-Paul II et les Polonais : une histoire de famille

Alors que le défunt pape Jean-Paul II s'apprête à être béatifié à Rome, la Pologne célèbre celui qu'on surnomme toujours "le plus grand des Polonais". _ Le souverain pontife a tant évoqué ses racines polonaises, et foulé sa terre natale, qu'il fait partie du paysage. Les Polonais, à 95% catholiques, semblent, six ans après sa mort, entretenir encore une relation intime avec cette figure tutélaire. Reportage dans une famille de Cracovie, et sous la fenêtre Karol Wojtyla...
Article rédigé par franceinfo
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Anna et Pawel habitent, avec leurs quatre enfants de 16 mois à 10 ans, un modeste trois-pièces dans un immeuble excentré de Cracovie, la ville où le jeune Karol Wojtyla est entré en prêtrise puis a grimpé dans la hiérarchie de l'Église.

Ici, dans l'appartement, la vie semble tourner autour de la figure de l'ancien pape. Anna conserve précieusement dans une pochette en plastique deux photos de ses rencontres avec Jean-Paul II. Sur la première, elle avait quatre ans, il était alors le cardinal Wojtyla. Sur la seconde, elle en avait six, il était devenu pape, c'était son premier pèlerinage en Pologne en 1979. Elle dit aujourd'hui sa fierté d'avoir ainsi "rencontré, parlé avec cet homme qui est aujourd'hui si près de Dieu".

Mais outre ses images, ses souvenirs, son nom est évoqué, voire invoqué, quotidiennement. Ici, on parle de Jean-Paul II en famille, on le prie à chaque pépin de la vie.

Sa béatification ? Une évidence pour Anna, convaincue que si son couple a retrouvé un travail il y a quelques jours après une année de chômage, c'est que Jean-Paul II y est pour quelque chose : "Pour moi, c'est son œuvre. Je sais qu'il nous aide", dit-elle.
_ Pawel lui évoque "presque un père, peut-être encore plus présent dans la famille depuis sa mort".

Hommage nocturne

Des familles comme celle-ci ont pour coutume d'honorer la mémoire de Jean-Paul II, en se rendant le soir à 21h27, l'heure de sa mort, sous la fenêtre de l'archevêché de Cracovie, qu'il ouvrait grand régulièrement, pour discuter avec ses jeunes fidèles réunis dans la rue.

À la veille de sa béatification hier soir, ils étaient plusieurs centaines, avec drapeaux et bougies, à se recueillir et chanter, certains émus jusqu'aux larmes...

Cécile Quéguiner, envoyée spéciale à Cracovie

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