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"Je suis officiellement mort" : un Roumain bien vivant se voit refuser l'annulation de son certificat de décès

Sans nouvelles de sa part pendant des années, sa femme a cru qu'il avait péri dans une tremblement de terre et a fini par obtenir un certificat de décès en 2016. L'homme de 63 ans vivait en fait en Turquie.

Article rédigé par franceinfo
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Constantin Reliu pose chez lui, à Barlad (Roumanie), le 16 mars 2018. (ADRIAN ARNAUTU / AFP)

C'est en demandant le renouvellement de son passeport qu'il a appris la terrible nouvelle : sa propre mort. Un Roumain de 63 ans est privé de papiers d'identité dans son pays en raison d'un certificat officiel mentionnant son décès en 2003, rapporte le site du Guardian (en anglais), vendredi 16 mars.

C'est l'épouse de Constantin Reliu qui a fait établir ce document en 2016, des années après que son mari est parti chercher du travail en Turquie en 1992. Ne recevant aucune nouvelle de son époux après 1999, la femme dit avoir fini par conclure à sa mort dans un tremblement de terre en Turquie en 2003. Elle a alors demandé un certificat de décès, sans doute pour pouvoir annuler le mariage et pouvoir se remarier.

"Je ne peux rien faire, je suis enregistré comme mort"

Début 2018, Constantin Reliu, qui dit avoir monté une entreprise en Turquie, a été renvoyé en Roumanie car ses papiers d'identité étaient périmés. Il a alors été arrêté par les services de l'immigration roumains, au motif qu'il était considéré comme mort.

L'homme a évidemment contesté le certificat de décès devant un tribunal. Bien que confrontée à un plaignant bien vivant, la justice a rejeté sa demande, pour des raisons de prescription. "Je suis officiellement mort, bien que vivant, a réagi Constantin Reliu. Je n'ai aucun revenu et, parce que je suis enregistré comme mort, je ne peux rien faire." Selon la presse locale citée par The Guardian, la décision de justice est définitive et ne peut pas faire l'objet d'un appel.

Sans contact avec sa famille, partie à son tour à l'étranger, Constantin Reliu survit grâce au soutien des voisins. Devant cet imbroglio administratif digne d'un scénario de film, il a indiqué vouloir lancer une nouvelle procédure pour prouver, avec l'aide de documents, qu'il a bien été en vie sans interruption ces dernières années. Pas sûr que cela suffise pour que la justice roumaine le ressuscite.

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