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Italie : une élue d'extrême droite appelle au viol d'une ministre italo-congolaise

La ministre de l'Intégration, Cécile Kyenge, est la cible d'attaques racistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La ministre de l'Intégration italienne, Cécile Kyenge, le 28 avril 2013 à Rome (Italie). (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

Depuis qu'elle est la première ministre noire d'Italie, Cécile Kyenge subit des attaques racistes d'une rare violence. Dernier épisode en date, Dolores Valandro, élue locale du parti anti-immigrés et régionaliste de la Ligue du Nord, a appelé jeudi 13 juin à violer la ministre italienne de l'Intégration, rapporte La Repubblica (en italien).

Sur Facebook, la conseillère d'arrondissement de Padoue a écrit en publiant une photo de la ministre italo-congolaise : "Mais personne ne la viole jamais, juste pour lui faire comprendre ce que peut éprouver la victime de ce terrible délit ? Une honte !" Dolores Valandro commentait un article d'un site spécialisé, intitulé "Tous les crimes des immigrés", dénonçant une tentative présumée de viol de deux Roumaines par un Africain, à Gênes.

L'élue expulsée de la Ligue du Nord

Depuis l'entrée en fonctions du gouvernement d'Enrico Letta fin avril, Cécile Kyenge a été la cible de plusieurs attaques racistes venant généralement de membres de la Ligue. Elle a toujours été défendue aussi bien par la droite que la gauche, mais cette fois-ci, même les dirigeants de la Ligue ont haussé le ton. "Je me dissocie de la manière la plus totale de la phrase violente, stupide et inopportune écrite par (...) Dolores Valandro. Nous prendrons immédiatement des mesures disciplinaires à son encontre et je lui ai personnellement demandé d'enlever cette phrase de son profil Facebook et de présenter ses excuses" à la ministre, a réagi Massimo Bitonci, chef des sénateurs de la Ligue du Nord et président de la section où est inscrite la conseillère.

"Tout le monde devrait se sentir offensé par ces déclarations", a réagi Cécile Kyenge peu après. Elle a rappelé qu'elle luttait depuis longtemps contre le langage et les comportements violents. Elle a reçu le soutien du Premier ministre italien, Enrico Letta, qui a déclaré : "Cécile Kyenge a raison. Chacun de nous doit se sentir offensé. Je me sens offensé."

Finalement, l'intéressée, expulsée de la Ligue du Nord, a présenté ses excuses : "C'est quelque chose que j'ai dit dans un moment de colère. Quand je suis en colère, je me défoule comme ça."

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