Italie : Matteo Renzi déterminé à réformer l'Italie
Aller vite. Et le faire savoir. Tel est le credo de Matteo Renzi, 39 ans, futur président du Conseil italien - futur plus jeune chef d'Etat européen. Renzi n'avait pas encore été formellement désigné par le président italien que, déjà, il commençait à composer son gouvernement.
Ce qui n'est pas une mince affaire : il faut donner un signal de renouveau, en s'appuyant sur la même majorité que celle de son prédécesseur, Enrico Letta - qu'il a fait tomber jeudi dernier, en faisant voter une motion par le Parti démocrate, qu'il préside depuis décembre. Depuis sa chute, la nomination de Renzi ne fait plus aucun doute.
Le "rottamatore", le démolisseur
Qui est Matteo Renzi ? Un homme pressé donc : maire de Florence à 34 ans, président du Parti démocrate à 38, (futur) président du Conseil à 39. Un changement de génération : il est le premier dirigeant de l'ancien parti communiste à avoir commencé sa carrière quand le PCI avait déjà changé de nom. Et il a percé au sein du Parti démocrate en se proclamant le "rottamatore ", le démolisseur, qui veut "envoyer la vieille classe dirigeante à la casse ", son slogan. Bref, il veut être celui qui incarne le renouvellement.
Son style fait quand même penser à un Berlusconi de gauche - tribun charismatique, intarissable en petites phrases et en clins d'oeil au camp adverse. Ce qui le fait parfois détesté au sein de son propre camp, d'où cet autre surnom de Tony Blair italien, qu'il ne renie pas. On pourrait aussi ajouter Nicolas Sarkozy, pour sa façon d'occuper l'espace médiatique...
Un chef de gouvernement non élu
Quelle sera sa légitimité comme président du Conseil ? Car Matteo Renzi sera le quatrième chef de gouvernement à ne pas être élu - le dernier à être sorti des urnes est en effet... Berlusconi. C'est un des charmes de la politique à l'italienne !
Quelle légitimité, aussi, en Europe ? Matteo Renzi va se retrouver le plus jeune chef de gouvernement d'un pays de l'Union européenne, à un moment où l'Italie va prendre la présidence de l'UE, au second semestre de cette année.
Autant de chantiers qui ne lui font pas peur. La tradition veut que le candidat choisi au poste de chef du gouvernement accepte sa désignation "avec réserve". Puis, quand il a plus ou moins composé son équipe, "lève la réserve". Matteo Renzi s'encombrera-t-il de ces subtilités ?
On attend son gouvernement pour mercredi ou jeudi prochain... Les tractations ont déjà commencé, et les difficultés avec elles. Le Nouveau centre droit, un allié de la majorité, fait ainsi monter les enchères : pour soutenir le gouvernement, il faudrait que le gouvernement ne soit pas trop déséquilibré à gauche, dit-il. Pas facile... Deux personnalités, pressenties pour les ministères de la Culture et du Développement économique, ont déjà dit non.
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