Irlande : 85 milliards d’euros d’aide à un taux plus élevé que la Grèce
Six mois après la Grèce, l'Irlande est le deuxième pays de la zone euro à recevoir une aide financière massive, destinée notamment à renflouer les banques irlandaises au bord du gouffre.
Une dizaine de milliards devrait être immédiatement injectée dans la recapitalisation des banques. Et au total, 35 milliards pourraient être utilisés pour stabiliser l'ensemble du secteur. Car il y a urgence, pour éviter que l’ensemble du système ne s’effondre, ce qui aurait des conséquences imprévisibles sur l’ensemble du secteur en Europe.
Les fonds devraient arriver dans quelques jours. Mais la simple annonce de ce plan de sauvetage devrait permettre de relâcher la pression des marchés sur ces banques : l’euro réagissait favorablement dans la soirée.
Conséquence directe : cette aide publique conduira à une nationalisation quasi-totale du secteur bancaire irlandais.
Sur les 85 milliards, 17,5 milliards seront directement puisés dans le Fonds national de réserve pour les retraites ainsi que d’autres liquidités nationales, au grand dam de l’opposition et de la population irlandaises.
Outre les 17,5 milliards fournis par l’ile, le FMI contribuera à hauteur de 22,5 milliards d’euros.
Un montant égal viendra en totalité du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
_ Le reste, 22,5 milliards, proviendra pour partie du même fonds, ainsi que des prêts bilatéraux consentis par des pays hors de la zone euro : le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède.
Dublin devra évidemment rembourser, jusqu’au dernier cent, de l’argent cher payé : 5,8%, plus cher que les 5,2% consentis à la Grèce lors de l’attribution de son plan de sauvetage.
_ "Le pays paiera moins que les actuelles conditions du marché", a tempéré le Premier ministre irlandais Brian Cowen. "Je ne crois pas qu'il y ait une autre option réaliste", a-t-il ajouté, écartant le retrait de l'Irlande de l'euro, et encore plus catégoriquement tout défaut de paiement.
Pour rassurer les marchés, les ministres de la zone euro ont aussi accéléré les préparatifs du futur Fonds de soutien permanent aux pays en crise, appelé à voir le jour mi-2013, en remplacement du mécanisme actuel, temporaire.
_ Ils se sont mis d'accord sur un élément clé : les modalités des contributions
des banques privées qui prêtent aux Etats dans ce dispositif. Les investisseurs privés, c'est-à-dire des banques et fonds d'investissement qui détiennent des
titres de dette des Etats, ne devront pas mettre la main au portefeuille de manière automatique.
Gilles Halais, avec agences
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