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Indépendance de l'Écosse : pros et antis s'affrontent sur les réseaux sociaux

Dans une semaine, le 18 septembre, 4,2 millions d'Écossais seront appelés aux urnes pour décider de l'avenir de l'Écosse, indépendante ou restant attachée au Royaume-Uni. Et dans cette campagne qui s'achève, les réseaux sociaux jouent un rôle primordial.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (L'Écosse va voter sur son indépendance © REUTERS/Suzanne Plunkett)

Un œil sur les sondages, l'autre sur le fil Twitter. À une semaine du référendum sur l'indépendance de l'Écosse (le 18 septembre), les partisans et opposants au projet jettent leurs dernières forces dans la bataille, alors que le oui à l'indépendance semble gagner du terrain. Plusieurs enquêtes d'opinion le donnent d'ailleurs en tête depuis peu.

Une campagne qui se joue à travers des débats dans les médias et les meetings, les campagnes d'affichages et les tracts…Mais elle se déroule également de manière active sur les réseaux sociaux. Ces derniers jouent un rôle capital, alors que l'âge légal pour pouvoir voter à ce scrutin a été abaissé à 16 ans. "Les jeunes vivent leur vie sur les médias sociaux, donc c'est absolument vital ", juge Grégor Poyton, un spécialiste du digital à Portland Communications interrogé par le Financial Times .

Facebook mobilisé

Et dans cette bataille du web, le camp du oui l'emporte largement. Le compte Facebook "Yes Scotland"  compte deux fois plus de "J'aime" que "Better together" ("Mieux ensemble"), slogan des unionistes.  Des pages aux motivations opposées mais aux contenus finalement assez similaires. Des deux côtés, les arguments sont affutés, développés, martelés. 

Les artisans de l'indépendance cherchent notamment à convaincre les indécis en démontrant tout l'intérêt à se séparer du Royaume-Uni. L'un des derniers messages en date propose ainsi un palindrome-vidéo (à partager avec les jeunes, précise le post). Une vidéo qui prend un sens tout différent selon que le message est lu à l'endroit ou à l'envers.

En face, les artisans du "non" proposent – entre autres – une série de portraits d'électeurs qui expliquent pourquoi ils s'opposent à l'indépendance. Comme celui de Kevin Brown, 36 ans. 

La bataille fait rage sur Twitter

Des arguments policés donc avec deux camps qui semblent s'ignorer poliment. Ce qui est loin d'être le cas sur Twitter ou, au contraire, la bataille fait rage. Là aussi, les tenants de l'indépendance semblent se montrer beaucoup plus percutants et imaginatifs que les unionistes. 

Marquante, notamment, l'active campagne de dénigrement de tous les artistes et peoples qui se sont engagés pour défendre le non. Quelques stars du football écossais, comme Ally McCoist, David Moyes ou encore Alan Hansen ont également fait les frais de leur engagement au sein de l'Union. Ce dernier par exemple se fait interpeller – photo de sa maison située à Liverpool à l'appui – sur le thème "Qu'est-ce-que quelqu'un qui habite Liverpool connaît des problèmes sociaux de l'Écosse?"

Mais les partisans du "non" peuvent compter sur quelques soutiens de choix sur Twitter. Comme l'écrivaine JK Rowling, créatrice d'Harry Potter, très engagée pour le maintien de l'Écosse dans l'Union. Elle a donné un million de livres (1,25 million d'euros) pour la campagne du non et ne cesse de tweeter son attachement. Comme ce message : "Le peuple avant les drapeaux, les réponses pas les slogans, la raison pas la passion, l'unité pas l'inimitié" .

Dernier échange (musclé) en date sur les réseaux, les commentaires de la venue en Ecosse mercredi du Premier ministre David Cameron, ainsi que celle de son allié libéral-démocrate au gouvernement Nick Clegg et du dirigeant travailliste Ed Miliband pour exhorter les Écossais à voter non.

 

Une initiative raillée par le camp du "oui" qui ne cesse de présenter la venue des trois leaders britanniques en hommes sages apportant des cadeaux d'un gouvernement conservateur pour lequel nous n'avons pas voté.

 

 

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