Immigration : David Cameron veut renégocier les traités européens
Pour appliquer des mesures chocs pour limiter l'immigration de travailleurs européens, le Premier ministre britannique souhaite négocier un changement des règles de l'UE.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré, vendredi 28 novembre, que son plan destiné à freiner l'afflux d'immigrés de l'Union européenne au Royaume-Uni allait nécessiter la modification des traités européens. "On discute au sein de l'Europe sur les points de législation, les pans de traité qu'il faudra changer, mais il ne fait aucun doute que le plan dans son ensemble va nécessiter quelques modifications des traités et je suis confiant dans nos facultés de le négocier."
Selon David Cameron, un immigré ne pourra pas venir au Royaume-Uni sans offre d'emploi et sera prié de quitter le pays au bout de six mois s'il n'a pas trouvé de travail. Le Premier ministre souhaite ainsi revenir aux politiques mises en place dans les années 1980 par Margaret Thatcher.
Les travailleurs de l'Est dans le viseur
A six mois des élections législatives, le chef du gouvernement conservateur est pressé par son parti d'adopter une ligne dure sur la question de l'immigration, que les sondages placent désormais au premier rang des préoccupations des électeurs. L'objectif est de réduire la popularité de l'UKIP (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni), qui prône une sortie de l'Union européenne et un durcissement de la politique d'immigration.
Dans ce discours très attendu, le Premier ministre a également plaidé pour une limitation des prestations sociales destinées aux travailleurs issus de l'UE : le plan prévoit un délai de quatre ans avant que les immigrés puissent accéder à certains avantages, comme le crédit d'impôt ou le logement social. Une mesure qui vise d'abord les travailleurs peu qualifiés venus en particulier de l'est de l'Europe.
L'UE prête à discuter "avec calme et prudence"
D'autres pistes évoquées ces dernières semaines, comme instaurer un plafond sur le nombre d'immigrés, ont en revanche été abandonnées. Les conseillers du Premier ministre conservateur craignent qu'une telle mesure soit inapplicable en l'état car non conforme au principe de libre-circulation des personnes en Europe.
Ces dernières semaines, ses partenaires européens, à commencer par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande, ont rappelé à plusieurs reprises le caractère intangible de la libre-circulation des personnes dans l'UE. Dans la foulée de ce discours, un porte-parole de la Commission européenne a indiqué que l'Union était prête à discuter "avec calme et prudence" des propositions du chef du gouvernement britannique.
S'il obtient un nouveau mandat en 2015, David Cameron a d'ores et déjà promis de renégocier les termes de l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, puis d'organiser un référendum sur le sujet en 2017.
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