Grève des contrôleurs aériens: l'Espagne déclare "l'état d'alerte"
Plusieurs dizaines de milliers de voyageurs sont coincés
dans les aéroports en Espagne, où environ quatre millions de
voyageurs sont attendus en ce week-end férié.
Le vice-chef du gouvernement Alfredo Perez Rubalcaba a précisé
que "l'état d'alerte" signifiait que les contrôleurs ont désormais ordre de
retourner à leur poste et peuvent être inculpés en cas de refus. Ils
risquent une peine d'emprisonnement s'ils sont reconnus coupables.
Des menaces qui semblent avoir un impact puisque deux tiers des contrôleurs aériens, soit 109 sur 159, ont repris le travail cet après-midi. Plus de la moitié de l'espace aérien espagnol serait à nouveau ouvert, mais le trafic n'a pas encore repris. Les autorités espèrent qu'il reviendra à la normale dans les 24 à 48 heures.
Des compagnies européennes annulent leurs vols vers l'Espagne
Les contrôleurs aériens ont quitté leurs postes de travail subitement
hier soir entraînant la fermeture de la majeure partie de l'espace aérien
espagnol. Le mouvement a pris les compagnies aériennes par surprise et ces dernières ont tout fait pour essayer de calmer les passagers survoltés. Les aéroports se sont alors transformés en de gigantesques salles d'attente. La compagnie nationale espagnole Iberia qui avait annulé 130 vols hier soir a déprogrammé tous ses vols jusqu'à demain matin. Air France, KLM, Easy Jet, Thaï Airways ont elles aussi annuler leurs vols sur Madrid
Le mouvement a éclaté quelques heures après l'approbation en Conseil des
ministres d'une privatisation partielle de l'Autorité de gestion des
aéroports , à hauteur de 49%, dans le
cadre de nouvelles mesures anti-crise prises par le gouvernement socialiste. Cette privatisation inclut un dispositif portant à 1.670 heures par an le
temps maximum que pourront travailler les contrôleurs.
"L'état d'alerte" dans la Constitution
C'est une clause de la constitution espagnole approuvée en 1978, trois ans après la mort du général
Franco. Elle n'avait jamais été invoquée jusqu'à aujourd'hui. Elle est
destinée à aider le gouvernement à faire face à des catastrophes
naturelles telles que des séismes et des inondations, ou, dans ce
cas précis, au blocage d'un service public essentiel au
fonctionnement du pays comme le trafic aérien.
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