Cet article date de plus de neuf ans.

Grèce : le procès du parti néonazi Aube dorée reporté

13 des 17 députés du mouvement néonazi comparaissent devant la justice, ainsi que le fondateur, Nikos Michaloliakos - 69 membres ou sympathisants au total. Ils doivent répondre de trois crimes distincts : le meurtre du rappeur Pavlos Fyssas, une tentative de meurtre sur quatre pêcheurs égyptiens, et l'attaque de syndicalistes communistes. Le procès a été reporté au 7 mai.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les députés d'Aube dorée lors de la nouvelle Assemblée, en février 2015 © REUTERS/Yannis Kolesidis)

C'est un procès historique. Qui pourrait aboutir à la dissolution d'un parti politique, troisième force du pays, si la justice reconnaît qu'Aube dorée est bien une "organisation criminelle". 69 de ses membres et sympathisants comparaissent à partir d'aujourd'hui - le procès devrait durer 18 mois. Deux heure après avoir commencé, le procès a été reporté au 7 mai, pour des raisons de procédure.

Parmi eux, les 18 députés néonazis élus en 2012 (13 sont toujours députés aujourd'hui); dont le chef du parti, Nikos Michaloliakos. Certains sont en prison, d'autres comparaissant libres - comme Michaloliakos, remis en liberté surveillée après 18 mois de détention provisoire.

Ils seront donc jugés pour "constitution" et "appartenance" à une "organisation criminelle" qui, depuis 2008, a déchaîné sa violence contre les étrangers et contre ses opposants politiques. "Organisation criminelle", ça vaut, dans le droit grec, 20 ans de prison.

Le rappeur Pavlos Fyssas poignardé

Que reproche-t-on à Aube dorée ? D'avoir tué le rappeur Pavlos Fyssas, en septembre 2013 - le meurtre avait ému le pays, et conduit le ministère public à lancer son offensive judiciaire. Autre motif de comparution, les attaques contre des syndicalistes communistes ; et la tentative de meurtre contre des pêcheurs égyptiens.

Le dossier d'instruction, long de 698 pages (consultable ici, en grec) est édifiant. Il raconte les "sections d'assaut", les entraînements paramilitaires, des détentions d'armes... Au domicile du numéro deux d'Aube dorée, Christos Pappas, la police avait ainsi découvert un parfait petit musée du nazisme...

Les avocats des parties civiles insistent sur le fait qu'il ne demandent pas la condamnation des accusés "pour des motifs idéologiques" mais pour des faits, "la violence raciste qu'a connue le pays depuis 2008" . Nikos Machaloliakos, lui, fait profil bas. Son parti, dit-il, est un "mouvement nationaliste" , un parti politique légal, pas une organisation criminelle.

  (Grece)
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.