Grèce : le parlement vote la confiance, la rue crie sa défiance
Pas de surprise cette nuit dans l'enceinte du parlement à Athènes. le gouvernement socialiste de Georges Papandréou, pris dans la tempête financière qui secoue le pays, avait demandé la confiance des parlementaires avant de lancer un nouveau plan d'austérité. Il estimait pouvoir compter sur 155 voix sur 300. Et il a obtenu la confiance qu'il recherchait par... 155 voix sur 300.
Les 143 députés d'opposition ont voté contre, mais l'important n'est pas là pour le Premier ministre. Il cherchait surtout à resserrer les rangs de sa majorité, qui se délitait sous l'effet de l'impopularité des mesures. A la tribune, en conclusion, Georges Papandréou a assuré qu'il cherchait à “éviter la faillite et garantir le maintien de la Grèce dans le noyau dur de l'euro”. Et il a qualifié ce vote de “contrat avec le peuple grec”. Se voulant rassurant, il jure qu'il existe “une voie tracée, nous avons le soutien et l'aide de la communauté internationale et de l'Union européenne avec un prêt mammouth”.
Conforté par ce vote, le gouvernement devrait adopter d'ici une semaine un ensemble de mesures qui visent à réaliser 28 milliards d'euros d'économies sur cinq ans, à l'aide de mesures de rigueur et de privatisations. Des mesures décidées avec les prêteurs : l'Union européenne et le FMI.
Ces trois jours de débats au parlement se sont tenus sous la pression permanente des manifestants. Nombre d'entre eux s'identifiaient au mouvement européen des “indignés”, qui campent depuis le 25 mai devant le parlement.
Cette nuit, ils étaient près de 20.000 à crier leur colère, brandissant banderoles et drapeaux grecs, levant les mains ouvertes en signe de protestation. C'est la plus importante manifestation de ces derniers jours. Criant des slogans hostiles à la classe politique, ils ont dénoncé la corruption qui gangrène le pays. Ils refusent des mesures dont ils estiment que la population fait injustement les frais.
Grégoire Lecalot, avec agences
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