Grèce : le gouvernement s'attaque aux retraites
Le gouvernement socialiste grec a accepté un plan drastique et très impopulaire de réduction des déficits, en contrepartie d'un plan de sauvetage de 110 milliards d'euros sur trois ans de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.
Dans ce plan, figure une réforme des retraites.
Le gouvernement va en détailler les mesures ce lundi.
Le plan vise notamment à repousser l'âge de départ à 65 ans et à allonger la durée de cotisation à 40 annuités contre 37 aujourd'hui, et ce avant 2015.
_ Des mesures d'autant plus impopulaires que la suppression des 13e et 14e mois de salaires des fonctionnaires et des 13e et 14e mois de pensions de retraite pour tous est déjà au programme.
“Mes parents vont perdre 10.000 euros par an. Ils ont le sentiment d'avoir travaillé toute leur vie pour rien”, raconte Iasonas, un étudiant grec proche de la mouvance anarchiste.
Une population résignée
Les syndicats envisagent de nouvelles actions pour s’opposer à cette réforme draconienne.
Depuis plus de trois mois, on ne compte plus les manifestations organisées dans tout le pays.
_ Selon un sondage publié dans le quotidien de centre gauche To Vima, une majorité de Grecs (55,2%) dit préférer des mesures d'austérité afin d'éviter la banqueroute du pays et 56,3% accepteraient des coupes de salaires. Toutefois, 53,2% pensent qu'il faut continuer à manifester contre le plan d'austérité.
Les Grecs réclament du gouvernement qu’il “taille dans les dépenses militaires plutôt que dans les salaires et les dépenses sociales”.
En Grèce il y a plus de 80 000 militaires professionnels.
Son budget est le plus élevé de l'Union européenne, en raison notamment de ses désaccords avec la Turquie voisine.
_ Les dépenses militaires représentent plus de 4% de son PIB !
Conscient que les sacrifices demandés à la population sont aussi importants que le déficit public qui atteint 13,6 % du PIB du pays, le ministre des Finances George Papaconstantinou a assuré que si le plan fonctionnait plus vite que prévu, Athènes pourrait peut-être revoir à la baisse les coupes budgétaires, notamment sur les salaires.
Mikaël Roparz
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.