Grèce : des milliers de personnes à nouveau dans la rue contre l'austérité

Ils étaient 18.000 à Athènes selon la police, et près de 10.000 à Salonique, deuxième ville grecque dans le nord. Autrement dit, cette première mobilisation depuis l'été est une réussite. Des milliers de fonctionnaires, de retraités, d'étudiants, ont défilé à Athènes aujourd'hui scandant "on ne veut pas payer cette crise" ou "cette dette n'est pas la notre". Ils n'en peuvent plus des mesures d'austérité imposées par le gouvernement.

Les arrêts de travail dans les secteurs public et privé ont entrainé des perturbations dans les administrations et les transports en commun, l'annulation de 400 vols environ à l'aéroport d'Athènes, la fermeture des écoles publiques, des musées, de l'Acropole, et un service minimum dans les hôpitaux.

Depuis un an, les syndicats appellent régulièrement à manifester ainsi en Grèce, depuis qu'Athènes a demandé l'aide de l'UE et du FMI, pour éviter un défaut de paiement. Ils estiment que le gouvernement n'adopte pas les bonnes mesures pour réduire le déficit budgétaire, en baissant les salaires et augmentant les impôts. Le gouvernement grec a encore annoncé récemment la réduction du nombre d'employés dans les organismes publics : 30.000 d'entre eux au chômage technique avec salaire réduit de 40% d'ici à la fin de l'année, avant un probable licenciement au bout d'un an.
_ Et pour ne rien arranger, hier, les ministres des Finances de la zone euro réunis à Luxembourg, ont décidé de différer leur décision sur le déboursement de la prochaine tranche d'aide financière à Athènes. Initialement attendue mi-octobre, elle attendra finalement un nouveau rapport de l'UE et du FMI prévu pour le 13 novembre.

Violences en marge de la manifestation

En marge du cortège, quelques violences ont éclaté entre des jeunes et la police antiémeute, mais pas au niveau de celles du mois de juin dernier. Des manifestants ont tenté de pénétrer dans le ministère de l'Economie en brisant les vitres de l'entrée. Au moins deux manifestants ont été blessés, selon une source hospitalière
ainsi qu'une photographe de l'AFP, frappée au visage avec le bouclier d'un
policier.

Une prochaine mobilisation est prévue en Grèce dans deux semaines, le 19
octobre.

Clara Beaudoux, avec agences
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