Grèce: bientôt une clôture barbelée contre l'immigration clandestine?
Le fleuve Evros, au nord-est du pays, sépare la Grèce et la Turquie. C’est le point d’entrée de la plupart des clandestins.
Pour tenter de remédier à cet afflux, la Grèce envisage de construire une clôture. “Elle comprendra deux barrières parallèles en fil barbelé longues de 10,3 km chacune et d'une hauteur de 2,5 à 3 mètres” indique le gouvernement grec.
Le dossier est évoqué depuis plusieurs mois.
_ Le coût s’élèverait à 5,4 millions d’euros.
Le projet pourrait être financé par le Fonds des frontières extérieures de l’UE. On devrait en savoir plus le 20 août prochain.
La Turquie ne s'est pas opposée au projet mais la Commission européenne avait initialement émis des réserves, quand Athènes début janvier avait annoncé la construction d'un mur pour empêcher le flux des sans papiers.
La frontière terrestre gréco-turque, qui court sur quelque 150 km, est devenue le principal point de passage des sans-papiers dans l'UE avec près de la moitié des entrées illégales détectées.
Le gouvernement grec estime que quelque 128 000 clandestins sont passés par ce fleuve pour rejoindre l’UE l’année dernière.
Cela représente en moyenne de 350 clandestins par jour.
Un fossé antichar de 120 km
Parallèlement à ce mur de barbelé, la Grèce poursuit l’édification d’une tranchée longue de 120 km, toujours près de l’Evros.
A la fois pour lutter contre les clandestins mais aussi pour protéger la région des crues fréquentes.
La construction de cette tranchée, large de 30 m et profonde de 7m a démarré l’année dernière.
Avec la grave crise économique qui secoue la Grèce depuis plus d’un an, et l’afflux massif de clandestins, la délinquance explose dans tout le pays. L’année dernière en Grèce, les vols à main armée ont augmenté de plus de 42% par rapport à 2009.
Mikaël Roparz
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